
Pour des faits d'abus de confiance présumé portant sur la somme de 65 millions de F Cfa, le professeur Daouda Ndiaye, du Laboratoire de parasitologie et de mycologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a été jugé hier, jeudi 26 juin 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Son partenaire, la société Naturasana qui l'a traîné en justice, lui réclame 100 millions de dommages et intérêts.
Le professeur Daouda Ndiaye du Laboratoire de parasitologie et de mycologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), a été jugé hier, jeudi 26 juin 2025, devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il est attrait devant cette barre pour un montant de 65 millions de F Cfa. Il lui est reproché ainsi des faits d'abus de confiance par la société Naturasana, (une entreprise ayant pour adresse Heriseau, Suisse et représentée par Walter Schaub). En effet, selon l'avocat de ladite société, Me Alioune Badara Fall, un contrat a été scellé entre Naturasana et le Pr Daouda Ndiaye en avril 2019. Et dans ledit protocole, dit-il, il est stipulé que le professeur Ndiaye, ancien candidat à l’élection présidentielle de février 2024, devait réaliser une étude clinique au Sénégal sur un médicament antipaludique, le Malachlorite. Mais, après avoir reçu un acompte de 65 millions de F Cfa, le Pr Daouda Ndiaye n'a pas exécuté ce travail, d'après toujours la robe noire. Pire, précise le conseil, le mis en cause n'a pas restitué les sous à son cocontractant, Naturasana. Me Fall a par ailleurs expliqué que le professeur Daouda Ndiaye a argué que les documents qui ont été mis à sa disposition dans le cadre de cette affaire sont faux. "Ces documents ne sont pas faux. Du moins la lettre du ministère de la Santé ne le dit pas. Il n'est en mesure de sortir aucun document de ses consultances. À supposer qu'ils soient faux, en tant que professeur émérite, il devait porter plainte contre la société Naturasana avant de lui restituer son argent. Mais, jusqu'à présent, on n’a pas reçu de plainte de la part du professeur Daouda Ndiaye. La société lui a remis des documents valables et ils ont été même remis à un consultant au Cameroun et le test a été fait là-bas", a relevé Me Fall, qui a réclamé au principal la somme de 100 millions de dommages et intérêts au professeur Daouda Ndiaye. II estime que le professeur a reçu cet argent sans pour apporter les preuves en ce qui concerne les dépenses faites. À défaut, l'avocat a plaidé une faute civile.
Pr Daouda Ndiaye dément et réclame à son tour 50 millions à la société
Pour sa défense à la barre, le professeur Daouda Ndiaye a maintenu ses déclarations sur le caractère faux des documents que la société Naturasana lui avait remis dans le cadre de ses recherches. Son avocat, Me Abou Alassane Diallo, a d'ailleurs même précisé que son client a saisi le ministère de la Santé le 12 juillet 2019 pour approbation. Malheureusement, souligne-t-il, le comité éthique qui a reçu le document a émis un avis défavorable, parce qu'il s'est avéré que l'étude dont on fait état au Cameroun n'a jamais été réalisée. «Ce sont des documents allégués de faux par les sachants, à savoir le comité éthique. Le professeur Daouda Ndiaye a suivi les règles de déontologie en matière sanitaire", a indiqué Me Diallo qui a demandé sa relaxe concernant les faits d'abus de confiance qu'on lui impute. La robe noire a aussi informé le tribunal que son client, dans cette affaire, se constitue partie civile et réclame la somme de 50 millions en guise de réparation à la société Naturasana. Il a aussi demandé au tribunal de débouter cette dernière de toutes ses demandes.
Délibéré le 24 juillet prochain.
Fatou D. DIONE