ABSENCE DE METROLOGUES DANS LE SECTEUR DU PETROLE ET DU GAZ : Serigne Guèye Diop annonce la formation de 20 ingénieurs métrologues dans les cinq prochaines années

 
 
 
 
 
Dans un contexte de production de pétrole et de gaz, le ministre de l’Industrie et du Commerce a révélé que le Sénégal n’a pas assez de spécialistes métrologues dans ce secteur. Ce qui pose un problème pour connaitre le chargement des bateaux méthaniers ou des conteneurs pétroliers. C'est pour cette raison qu'il a décidé d’envoyer dans les prochains mois une équipe de 20 ingénieurs métrologues en formation en France, en Allemagne et en Algérie.
 
 
 
 
 
« La métrologie constitue un pilier de la qualité, de la sécurité des aliments, de l'innovation et du développement durable. Elle se manifeste dans tous les aspects de notre vie, notamment de la vérification des balances de marché à la précision des diagnostics médicaux, en passant par la production industrielle, la protection de l'environnement, l'astronomie, pour ne citer que ces secteurs. Pour être beaucoup plus précis, la métrologie est un levier stratégique pour notre économie, pour notre développement. Elle garantit la conformité, la confiance des consommateurs, la compétition, la compétitivité de nos entreprises sur la scène internationale », a d’emblée indiqué le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, à l’occasion de la Journée mondiale de la métrologie organisée par la Division de la métrologie et l’Association sénégalaise de la métrologie. A l’en croire, sans système de mesures fiables, il n'y a ni commerce équitable au niveau mondial, ni au niveau national, ni recherche crédible. Poursuivant, il fait remarquer que l'industrialisation du Sénégal dans le cadre du nouveau référentiel des politiques publiques ne peut se faire sans une bonne politique de qualité de métrologie. « Notre gouvernement s'engage à renforcer les capacités internes, à moderniser les équipements et à former les futures ressources humaines pour assurer la traçabilité et la fiabilité des mesures. C'est pour cette raison que nous allons envoyer dans les prochains mois une équipe d'ingénieurs métrologues et d'ingénieurs tout court pour renforcer notre équipe d'ingénieurs métrologues au niveau du ministère. Cela est important parce que nous allons dans le Sénégal du gaz et du pétrole. Et si vous n'avez pas des instruments de mesure, mais surtout des experts dans ce domaine, nous ne savons pas ce que nous chargeons dans nos bateaux méthaniers ou dans nos conteneurs pétroliers. Nous ne savons pas ce que nous vendons, nous ne savons pas ce que nous recevons. Et nous n'avons pas assez de spécialistes métrologues dans le domaine du pétrole et du gaz », explique le ministre Serigne Guèye Diop, qui a demandé, à cet effet, au directeur du Commerce intérieur et au secrétaire général de son ministère de préparer pour les cinq prochaines années une liste d'une vingtaine d'ingénieurs qui devront être envoyés en France, en Allemagne, en Algérie, dans les pays qui ont des écoles dans ce domaine. Persuadé de l’importance de la place de la métrologie dans tous les secteurs d'activité, il a annoncé que la Division de la métrologie sera érigée en Direction générale. Beaucoup d’autres structures, dit-il, seront érigées en direction avec le personnel qu’il faut, le budget qu’il faut. Le décret d'organisation, ajoute-t-il, est en cours d'élaboration.
 
Fabrication des mesures au Sénégal
 
Revenant sur le thème de la rencontre « des mesures à tous les temps, à tous les peuples », le ministre du Commerce précise que le Sénégal doit disposer d'instruments de mesure précis, accessibles et conformes aux normes internationales. « Cela pose la question de la fabrication de ces instruments de mesure. Nous sommes également en train de travailler au niveau de nos partenaires pour encourager des sociétés à s'établir ici au Sénégal pour la fabrication de ces mesures. Ce n'est plus acceptable, 75 ans après, que les ponts bascules soient importés d'Allemagne, des États-Unis, de la France, de la Chine. Ce n'est pas acceptable. Nous allons devoir encourager par un système de taxation, de détaxation, un système d'exonération, que toutes les entreprises dans ce domaine puissent s'installer chez nous, dans nos zones industrielles. Ensemble, nous pouvons faire émerger notre tissu industriel et transformer nos produits agricoles, nos produits halieutiques localement, car l'infrastructure de qualité dont la métrologie est un pilier fondamental est en place », indique le ministre persuadé que les mesures doivent, dit-il, constituer la base de travail pour maîtriser les prix face à l'inflation galopante, garantir des registres de données fiables pour les enquêtes économiques et assurer l'expertise de nos produits et services afin de faciliter l'intégration au niveau sous-régional, régional et international.
 
M. CISS