Interviewé dans le journal Afrique de TV5, Abdoulaye Baldé s’est exprimé sur plusieurs questions. De ses relations avec Karim Wade à la présidentielle qui se profile à l’horizon, en passant par la Casamance et Macky Sall, le maire de Ziguinchor a fait le tour avec la journaliste présentatrice Dominique Tchimbakala.
TV5 : Mis en examen de Lamine Diack : votre réaction ?
Abdoulaye Baldé : «C’est un sentiment de tristesse pour ce monument du sport africain, qui a servi son continent, qui a servi le sport mondial au plus haut niveau, au niveau de l’Iaaf. Et qui, depuis plusieurs années, est maintenu en France, son passeport confisqué et depuis lors il n’y a pas eu de jugement et on va d’affaire en affaire. Bien entendu, j’exhorte les autorités qui sont en charge de ce dossier d’accélérer la procédure pour des raisons humanitaires, parce que Lamine Diack mérite beaucoup plus de considération que ça.»
La Casamance : quelles solutions pour régler le confit
«La solution pour régler le conflit, c’est d’abord d’asseoir les véritables bases d’une négociation avec les indépendantistes. Parce qu’actuellement, il y a plusieurs factions qui combattent au sein du maquis casamançais, qui sont contrôlées par des chefs rebelles. Il faut d’abord les réunir et dégager un programme de négociation. À la place du régime actuel, ce que je souhaiterai faire c’est d’affirmer une véritable volonté de négociation. Qu’il n’y ait pas de négociation cyclique ou périodique, à chaque fois qu’il y a des attaques. Mais que ça soit une volonté politique réaffirmée, continue et déterminée, pour négocier avec tout le monde, afin d’amener tout le monde à la table de négociation. Ne négliger aucune aile, qu’elle soit politique ou militaire, de manière à avoir un dialogue inclusif. Je pense que c’est la solution.»
Le but de la candidature : Gagner ou peser sur le jeu politique
«Je me présente pour gagner. J’ai mesuré les forces en présence. Ce qu’il faut comprendre, c’est que lors des élections législatives de 2017, il y a eu quelque 47 coalitions et la coalition que je dirigeais était pratiquement composée de mon seul parti et est arrivée 5e.»
Idéologiquement certains croyaient que vous alliez vous rapprocher du pouvoir. D’ailleurs, il y a des cadres de votre parti qui ont rejoint le camp présidentiel… Alors, fondamentalement, qu’est-ce qui vous distingue de Macky Sall ?
«Je voudrai d’abord apporter un démenti sur la supposé défection dans nos rangs. Cette information est une «fake news». Il n’y a pas eu une trentaine de cadres qui sont partis. Il n’y a que mon directeur de cabinet avec deux ou trois personnes et ils ont amené des journalistes pour faire croire que c’est des cadres de mon parti, alors que c’est totalement faux. Sur ce qui me distingue de Macky Sall. J’avoue que depuis que j’ai créé ce parti en 2012, avec d’autres Sénégalais, on a toujours pensé que j’allais faire une coalition avec Macky Sall… C’est vrai qu’idéologiquement, nous ne sommes pas très loin. Il (Macky Sall) a une politique de droite, moi je suis du centre. Mais je considère que nous n’avons pas la même vision du Sénégal. Je ne suis pas d’accord avec ce programme qu’il est en train d’appliquer et qui tourne au tour du PSE».
Affaire Karim Wade : comment expliquer que lui ait été condamné et pas vous, alors que vous avez été son directeur exécutif ?
«On a été tous les deux accusés d’enrichissement illicite. Le délit étant personnel, on lui a reproché un certain nombre de choses, on m’en a reproché d’autres, qui ne sont pas fondées d’ailleurs. J’ai un ami juriste qui disait que la Crei est un Léviathan judiciaire où on renverse la présomption d’innocence en présomption de culpabilité».
Sidy Djimby NDAO Avec TV5