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34e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE CHEIKH ANTA DIOP : Boubacar Boris Diop revient sur le parcours d’un savant aux multiples casquettes



34e ANNIVERSAIRE DE LA DISPARITION DE CHEIKH ANTA DIOP : Boubacar Boris Diop revient sur le parcours d’un savant aux multiples casquettes
 L’œuvre du savant Cheikh Anta Diop a été revisitée par l’éminent intellectuel Boubacar Boris Diop, lors de la commémoration du 34e anniversaire de sa disparition, hier, à l’Université qui porte son nom. Le conférencier est revenu sur ce phénomène qu’était Cheikh Anta Diop. Loin d’être prophète chez lui, il a été aussi victime du néocolonialisme avec cette fameuse mention «honorable» pour l’empêcher d’enseigner. Pour autant, il a su tenir tête et clouer au pilori tous ses contempteurs à travers ses thèses.

Cheikh Anta Diop, un phénomène de précocité

L’amphithéâtre Aminata Diaw Cissé communément appelé Ucad II était archicomble hier, à l’occasion du lancement du cycle des grandes conférences initié par le Directeur du Coud célébrant le 34e anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop sur le thème «Le legs de Cheikh Anta Diop à la jeunesse africaine». Un thème qui suscite de l’intérêt pour la jeunesse estudiantine qui a été captivée, pendant près d’une heure, par l’exposé aux allures d’envolée lyrique de l’éminent intellectuel Boubacar Boris Diop. Pour cerner la personnalité de l’homme et du savant, Boris Diop révèle que Cheikh Anta Diop «est un solitaire au milieu de foules», il était également «un esprit indomptable». A l’en croire, le savant n’a jamais transigé sur ses opinions. «Il ne connaissait pas le compromis intellectuel. Et, dans la vie de tous les jours, c’était un homme très délicat, d’une grande courtoisie et d’une profonde humilité. Quand il s’agissait de défendre ses opinions contre la terre entière, il se transformait en fauve», ajoute le conférencier qui n’a pas manqué de s’émouvoir sur l’immensité de l’œuvre de Cheikh qui, pourtant, n’a vécu que 62 ans. «S’il a fait autant en si peu de temps, c’est parce qu’il était aussi un phénomène de précocité», dit-il. Il en veut pour preuve l’alphabet destiné à écrire toutes les langues africaines qu’il a créé à seulement 15 ans. «A 24 ans, il écrit l’article qui reste intarissable : ‘’Quand pourra-t-on parler d’une Renaissance africaine ?’’ En 1954, il venait d’avoir 30 ans, il a publié ‘’Nation Nègre et Culture’’, le livre le plus audacieux qu’un nègre ait jamais écrit. Tout ce qui se fait, aujourd’hui dans le domaine des langues nationales vient de cet ouvrage», martèle le conférencier.

Une interdiction d’enseigner pour le couper de la jeunesse

Cependant, la vie intellectuelle de Cheikh Anta Diop n’a pas été du tout un long fleuve tranquille pour avoir été, selon Boris Diop, victime d’interdiction d’enseigner. «Cette interdiction d’enseigner est née de la mention honorable, mention infamante qui lui a été attribuée. Et le but de ce véto, c’était de le couper de la jeunesse», souligne Boubacar Boris Diop, qui révèle que l’université française qui avait décerné ladite mention préparait le néocolonialisme après l’indépendance et ne voulait pas laisser des jeunes Africains entre les mains de ce «rebelle» Cheikh Anta Diop. Seulement, de l’avis du conférencier, cette adversité de l’université française a été salutaire. «Ils ont expulsé Cheikh Anta Diop de l’université et ils l’ont jeté dans la scène de l’histoire. Et, à partir de là, il a fait de la science un véritable sport de combat. Au lieu d’être reclus dans son laboratoire de l’Ifan, il est allé à la rencontre de la jeunesse africaine et de la diaspora noire dans le monde entier», renchérit M. Diop, qui cite, entre autres destinations du savant, la Guadeloupe, Niamey, Lubumbashi, Yaoundé etc. Poursuivant, il révèle que Cheikh Anta tenait à la transmission comme en atteste cette conférence à Yaoundé, quelques jours avant sa disparition. Ce qui signifie, aux yeux du conférencier, que Cheikh Anta, jusqu’à son dernier souffle, a parlé à la jeunesse africaine. En retour, les jeunes avaient reconnu dans les propos de Cheikh Anta Diop, une réflexion audacieuse et un homme d’une intégrité intellectuelle hors du commun.

Cheikh Anta Diop, le fou de Fann…

En réalité, Cheikh Anta Diop n’avait pas des contempteurs qu’en Occident. Dans son pays aussi, il a également fait l’objet d’attaques politiques. Même s’il n’a jamais été élu, il ne voulait pas, souligne Boris Diop, de cette mascarade électorale «scandaleuse» à ses yeux. En tout cas, du temps de Senghor, il ne pouvait s’attendre à être élu du fait des forces qui «contrôlaient le pays du dehors». Dans son propre pays, révèle le conférencier, Cheikh Anta Diop a été interdit d’élection, jeté en prison en plus d’être tourné en bourrique par le journal du Parti socialiste «Caaxan Faaxe» animé par Max Magamou Mbaye et Djibo Ka. «Dans ce journal, ils appelaient constamment Cheikh Anta Diop, le fou de Fann», se désole M. Diop. Ses détracteurs ont aussi vainement tenté de le corrompre. En effet, Cheikh Anta n’était intéressé ni par l’argent, ni par les honneurs. «Malgré tout cela, le triomphe de Cheikh Anta Diop est aujourd’hui total. L’université où il avait été interdit d’enseignement porte son nom. Des jeunes qui sont nés après sa mort ont sillonné le pays pour exiger l’enseignement de la pensée de Cheikh Anta Diop à l’école. Il reste aussi une référence majeure chez nos politiques», se réjouit le disciple du savant.

La sécurité précède le développement

Revenant sur la situation dans la sous-région, notamment le Mali et le Burkina qui font les frais des attaques djihadistes, au moment où la communauté n’a que ses yeux pour pleurer, il est revenu sur la politique sécuritaire du savant disparu. «Tout le monde se rappelle ce que disait Cheikh Anta Diop. Il disait que la sécurité précède le développement. Si on l’avait écouté, on n’en serait pas là aujourd’hui. Il avait poussé cette logique si loin qu’il s’est fait l’avocat dans ses ouvrages de l’Afrique qui doit avoir l’arme nucléaire», se remémore le conférencier. Outre la sécurité, Cheikh Anta s’est également prononcé sur la désertification, les ressources énergétiques, la question de la souveraineté avec le franc Cfa, mais aussi sur la récente convocation du Président français à cinq chefs d’Etat africains. De l’avis de Boris Diop, cela veut dire que ces chefs d’Etat ne pèsent rien et n’ont aucune marge de manœuvre. «Dans son ouvrage Les ‘’Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire’’, chaque point des 15 points en conclusion qu’il énumère dans cet ouvrage reste, depuis la première édition en 1960, d’une brulante actualité», dit-il.

Cheikh Anta vs les idéologues occidentales

Sur l’opposition entre Cheikh Anta Diop et les Occidentaux, il avait affirmé en 1981 dans «Civilisation et barbarie» que l’Afrique est le berceau de l’humanité. Ceux qui nient cette thèse lui ont opposé la théorie du berceau à roulettes, que l’humanité serait née à plusieurs endroits différents. Cependant, ce qu’il convient de noter, indique Boris Diop, c’est que bien des contradicteurs de Cheikh Anta Diop sont encore vivants et continuent à faire des recherches. Seulement, personne parmi ces contempteurs ne reconnait qu’il s’était trompé. «Que Cheikh Anta a eu raison sur eux. Lorsqu’on se fait écraser, on doit avoir l’honnêteté morale de se remettre en question. Ce refus de se remettre en question disqualifie ces gens-là comme donneurs de leçons. Ce n’était pas facile pour eux de passer aux aveux, parce que quand vous reconnaissez que l’origine de l’humanité est en Afrique noire, tout le reste en découle», indique M. Diop.

Le colloque du Caire

Poursuivant son récit, le conférencier révèle que le geste le plus important posé par Cheikh Anta Diop, c’est lorsqu’il a exigé que se tienne le colloque du Caire. Pour rappel, il a été contacté par l’Unesco pour écrire la partie Afrique de l’Histoire générale de l’humanité. Ce que la communauté scientifique de la partie occidentale contestait. La confiance en bandoulière, Cheikh Anta avait convié ses détracteurs au colloque du Caire pour une confrontation de leurs thèses. Cheikh Anta était en compagnie de Théophile Obenga lors de ce colloque. Et, il résulte du rapport du colloque que les débats ont été extrêmement inégaux. En fait, le rapport relève que la préparation minutieuse des professeurs Obenga et Cheikh Anta Diop n’a pas eu d’équivalent de l’autre côté. Ce qui a poussé la communauté scientifique culturelle internationale à valider les thèses de Cheikh Anta et de Obenga lors de ce colloque de 1974. Selon le conférencier, personne ne pouvait impressionner Cheikh Anta Diop, en dépit de sa modestie.

Cheikh Anta Diop, un modèle

Revenant sur le modèle qu’était le savant africain, le conférencier révèle, contrairement à nos hommes politiques, que Cheikh Anta avait accepté la politique pour servir le peuple africain. «Il y avait chez lui le souci permanent de trouver des solutions pratiques. Il écrivait dans les ‘’Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire’’ que l’Afrique doit opter pour une politique de développement intellectuel et scientifique et y mettre le prix. L’Afrique peut redevenir un centre d’initiative et de décisions scientifiques au lieu de croire qu’elle est condamnée à rester l’appendice, le champ d’expansion économique des pays développés», avait-il soutenu. Il invitait la jeunesse africaine à la quête du savoir. «Quand il parle de culte du savoir : Formez-vous, armez-vous de science jusqu’aux dents, car à connaissance égale, la vérité finit par triompher. Il parle d’un savoir que les jeunes doivent acquérir pour le mettre au service de la communauté», rapporte le conférencier. A cet effet, il n’a pas manqué de rappeler le passé de jeune étudiant de Cheikh Anta Diop à l’université de Sorbonne. Nullement impressionné, il s’était adressé à ses professeurs en ces termes : «Vous êtes dans l’erreur et je vais vous le démontrer». Ce qu’il a fait, sa vie durant…

Moussa CISS
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