Une mafia du sexe a encore été interpellée dans un immeuble à la cité Mixta où des filles s'adonnaient à des actes de prostitution. Dans le groupe, il y a un homme et 4 filles dont une âgée de… 18 ans. Ils seront jugés ce vendredi devant la barre des flagrants délits de Dakar pour proxénétisme, incitation à la débauche, détournement de mineure et exploitation sans autorisation d'un appartement meublé.
Dans leur traque aux professionnels du sexe qui n'ont pas de carnet sanitaire ou du moins qui ne sont pas en règle avec la loi, les éléments de la Sûreté urbaine ont encore réussi un grand coup. Un autre groupe qui menait ses activités illicites en douce sur le site pornographique "neexna.com" et dans des appartements meublés à la cité Mixta, a été découvert puis mis aux arrêts. En effet, vu les entrées et les sorties incessantes de personnes de sexe masculin dans un immeuble abritant des appartements, des voisins qui soupçonnaient un réseau de proxénétisme, ont avisé les limiers. C'est dans ces circonstances qu'une source anonyme les a informés que leur quartier est en train d'être transformé en un lieu de débauche. Ainsi, la même source renseignait les flics que les occupants dudit immeuble incitent les adolescentes du quartier à la débauche en leur proposant des partenaires sexuels moyennant de l'argent.
C'est ainsi que le 9 août dernier, les policiers ont fait une descente dans ledit immeuble où ils ont interpellés Ndèye D. Thiaw, Ndèye W. Sankaré, Kh. Mboup et D. Sène qui occupaient certains appartements. La fouille des lieux a permis de saisir une bouteille d'huile de massage, 6 téléphones portables dont 2 IPhone X-Max, 2 de marque Itel simple et 2 Samsung simple qui servaient à répondre aux clients. Tous conduits devant les enquêteurs pour des fins d'audition, la masseuse de 27 ans domiciliée à Grand-Yoff, Ndèye D. Thiaw a déclaré avoir loué auprès du bailleur Diaraf Sène qui n'est autre que son amant, pour 15.000 F Cfa la journée, l'appartement dans lequel elle a été interpellée en même temps que sa recrue de 18 ans, M. Sène. Elle a même souligné que l’homme était au courant des activités qu'elle menait dans ledit appartement.
Les 3 massages proposés : "Nuru-body-body", ‘’body-body’’ et "intégral"
Interrogée sur les faits de proxénétisme, détournement de mineure et d'incitation à la débauche qui lui sont reprochés, elle ajoutait qu'elle ignorait que M. Sène était une gamine. Elle précisait aussi qu'elle ne l’a jamais mise en rapport avec des partenaires sexuels. Puisque, selon elle, le travail de son employée consistait à masser les clients. Ainsi, sur les types de massage qu'elle faisait, NdèyeD. Thiaw a expliqué : «il y en a trois. Il y a le massage "Nuru, body-body". Celui-ci consiste à frotter ses seins sur le dos du client mais aussi de masturber ce dernier jusqu'à éjaculation. Pour ce qui est du massage "Body-body", le client ne bénéficie pas de masturbation. La masseuse se contente de frotter ses seins sur la poitrine du client et sur son ventre. Et enfin pour le "massage intégral", le client ne se déshabille pas complètement, car il porte une culotte».
Toutefois, l'enquête a permis aux policiers de constater que Ndèye D. Thiaw publiait sur le site "neexna.com" des images et écrits pornographiques. Sur l'une de ses publications, on pouvait lire ceci : «Préliminaire you saf-sap comme si c’était avec votre copine Bb. Votre satisfaction notre priorité. Nous vous massons avec une huile hyper relaxante et aussi une surprise bonus avec de la bonne suce avec du miel cristallisé. Pas de regret après la séance, c'est assuré mes amours. Nuru Massage body et sucer bou nékh au 78...».
Interrogée sur ces annonces, elle s'est tout simplement contentée de dire qu'elle les publiait dans le site de rencontre précité dans le but de se faire de la clientèle.
M. Sène, 18 ans : «je frotte le corps de mes clients avec mes seins et après, je les suce jusqu’à éjaculation»
Pour sa part, la masseuse de 18 ans M. Sène, résidente à Pikine, a confirmé les aveux de NdèyeD. Thiaw. Elle révèle qu’en recevant ses clients, elle se met nue comme un ver. «Ensuite, je fais le massage à l'aide de mes seins que je frotte sur le corps de mes clients. Et à l'aide de mes mains, je masse le pénis du client jusqu'à éjaculation. J'avoue que j'ai une fois entretenu des rapports sexuels avec un client. S'agissant de ma rémunération, je ne perçois que 30% des revenus journellement, après le passage de chaque client», a-t-elle indiqué.
Pour sa part, la prostituée de 27 ans demeurant à la Cité Mixta, NdèyeW. Sankaré, a soutenu qu'elle est inscrite sur le fichier sanitaire et social, et respecte ses consultations médicales. «Je recevais ces clients dans ma chambre que j'ai louée à 15.000 F Cfa auprès de Diaraf Sène», a-t-elle raconté. Interrogé à son tour, Diaraf Sène a reconnu les faits d'exploitation d'appartements meublés sans autorisation administrative qui lui sont imputés. Alors qu'il a été mouillé par Ndèye Daba qui soutenait qu'il était au courant de leurs pratiques pornographiques, Diaraf Sène a confié aux policiers qu'il ignorait que ses locataires s'adonnaient à la prostitution dans les appartements. Leurs dénégations n'ont pas empêché les agents de procéder à leur déferrement suite à la clôture de l'enquête. Ils sont poursuivis pour proxénétisme, incitation à la débauche, détournement de mineure et exploitation sans autorisation d'un appartement meublé et seront jugés demain, vendredi 26 août devant la barre des flagrants délits de Dakar.
Fatou D. DIONE