Le Sunugaal, pays de paradoxes et d’extrêmes. Un vrai pays caméléon où du jour au lendemain on passe de la joie intense à la détresse infinie. La joie peut prendre deux visages opposés, comme ces jumelles de 13 ans face à cette dame de 45 ans, qui ont toutes trois décroché le Bac. La précocité encadrée des gamines ne fait pas ombrage à l’abnégation et la persévérance de la mère de famille. Rien que du bonheur. Mais, non loin, des familles n’ont que leurs yeux pour pleurer, pataugeant dans les eaux de pluies, alors que des travaux censés les en sortir peinent à être achevés et font leur malheur. Ou encore, des prisons refusent des dons pour soulager leurs pensionnaires. Mais le plus stressant reste ce danger permanent sur nos routes. Faute d’un chemin de fer fonctionnel, de gros porteurs empruntent le corridor entre Bamako et Ndakaaru pour irriguer les économies de deux pays. Par l’irresponsabilité de certains, ce trafic routier coûte cher aux populations. Et aujourd'hui, le risque, c’est l’incident diplomatique. Il faut donc vite éteindre ce départ de feu et, en attendant le chemin de fer, tracer aux camions un circuit hors des villes. Car, rien ne doit tarir le trafic sur ce corridor entre le Mali et Sunugaal.
Waa Ji
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