C’est hier mardi dans l’après-midi que le ministre du Tourisme et du Transport aérien était au parlement pour défendre son projet de budget qui a été voté par les députés. Un budget arrêté à 181.194.933.573 francs Cfa, avec 145.797.149.893 francs Cfa en autorisation d'engagement et 35.397.783.680 francs Cfa en crédit de paiement.
Prenant la parole pour exposer leurs inquiétudes sur le tourisme et les transports aériens du Sénégal, les députés ont servi au ministre Alioune Sarr différents discours allant de la lancinante problématique de la question des ex-travailleurs de la défunte compagnie aérienne panafricaine Air Afrique. C’est le député Chérif Monteil qui a soulevé cette question qu’il dit préoccupante depuis des années. S’adressant au ministre, le député a enfilé la robe d’avocat pour défendre les intérêts de ces familles désespérées. «La seule chose qui continue à me préoccuper, c’est la situation des 252 travailleurs de Air Afrique qui attendent d'être indemnisés. Ils n'attendent pas une aumône, mais leur dû. Depuis plus de 20 ans, ces pères de famille devenus grands-pères souffrent dans leur chair. Ils ne veulent qu’être indemnisés. C’est 9 milliards de créances additionnelles qu'ils attendent depuis lors. Je ne peux pas comprendre que dans un pays comme le Sénégal, on puisse continuer à laisser mourir ces pères de famille sans s'en émouvoir. C’est inacceptable», a lâché le député. En réponse, le ministre des Transports aériens d’annoncer la volonté de l’Etat à régler définitivement cette question. «Sur la question des travailleurs d'Air Afrique, le Président a donné des instructions au gouvernement pour éponger cette dette à hauteur de 4 milliards. Nous sommes conscients que c'est douloureux et triste. La dette sera payée courant 2022», promet le ministre.
Mame Diarra Fam : «Je ne suis pas fière et je ne suis pas fière d'Air Sénégal»
Les tracasseries notées par les voyageurs à bord de la compagnie nationale sont revenues en boucle. Ce sont les députés de la diaspora qui ont beaucoup insisté. Car, disent Mame Diarra Fam et Mor Kane, la compagnie souffre beaucoup et cause d’énormes désagréments aux voyageurs surtout à destination de Milan. «Je ne suis pas fière et je ne suis pas fière d'Air Sénégal. La commodité et l'inconfort règnent dans les avions d'Air Sénégal. Surtout les vols Dakar-Milan. Les Modou-Modou souffrent beaucoup, c’est leur plaidoirie que je vous transmets. Voyager à bord d'Air Sénégal, c'est comme si nous sommes dans un wagon express. C’est comme quelqu'un qui va au marché Thiaroye, les sièges rigides, certains sont tordus. Ceci contrairement aux vols à destination de Paris où c’est le confort. Et pis, les voyageurs en 1ère classe, à leur descente d’avion, les autres prennent leurs bagages et rentrent alors qu’eux, ils restent à l’aéroport à l’attente de leurs bagages. J’en suis victime. Tout simplement, leurs bagages sont paquetés à l'arrière de l'avion», dénonce-t-elle.
Mor Kane : «les retards des vols d'Air Sénégal SA sont agaçants»
Le député Mor Kane, en réponse à ses collègues du pouvoir, s’explique : «Air Sénégal SA est notre fierté. On ne critique pas pour critiquer, mais pour parfaire. Notre seul souhait, c'est le développement de la destination Sénégal. Je vous rassure que les retards des vols d'Air Sénégal SA sont agaçants. Les autres compagnies,quand elles sont en retard,prennent en charge leurs clients. Contrairement à Air Sénégal SA qui n'envoie jamais un agent pour assister un client. C’est ce que nous voulons changer», précise le député. En réponse, Alioune Sarr demande la compréhension des députés.
Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly qui a évoqué le tourisme religieux. Le marabout a plaidé pour le développement de ce tourisme. Il a donné en exemple des pays comme le Maroc qui l’ont réussi. Il a aussi évoqué l’importance financière des retombées du Magal de Touba et révélé l’existence d’une pierre millénaire, tombée du ciel, à Vélingara. Des atouts inexploités par le gouvernement.
En réponse à beaucoup de députés qui ont disserté sur le tourisme, le ministre Alioune Sarr a annoncé la régularisation du secteur avec le code du tourisme qui est fin prêt. «Il sera incessamment mis sur la table du conseil des ministres. Il est important de réguler le secteur et sévir contre ceux-là qui ne respectent pas le cadre puisque le tourisme c’est de l’exploitation de services. Nous avons ouvert des postes de police à Saly, au Lac Rose et à Toubacouta les jours à venir, pour apporter la sécurité tant demandée» conclut le ministre.
Baye Modou SARR
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