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VOL EN REUNION COMMIS LA NUIT AVEC VIOLENCES: Aboubacry Wade poignarde l’agent de sécurité de la société EMG et encourt 15 ans de travaux forcés



VOL EN REUNION COMMIS LA NUIT AVEC VIOLENCES: Aboubacry Wade poignarde l’agent de sécurité de la société EMG et encourt 15 ans de travaux forcés
 
 
15 ans de travaux forcés, c’est la peine que risque le multirécidiviste Aboubacry Wade, qui comparaissait, hier, devant la chambre criminelle de Dakar pour vol commis en réunion, la nuit, avec violences. Cet habitué du prétoire avait agressé et poignardé, en 2014, l’agent de sécurité de la société automobile EMG au niveau du pont Yarakh. Il sera fixé sur son sort le 15 janvier 2019. 
 
 
 
 
Aboubacry Wade est le prototype de celui qui fait de la délinquance son jeu favori. Etant le 9e enfant d’une famille démunie, déjà, à l’âge de 18 ans, il a décidé de cheminer avec la violence et a refusé de s’en départir. A l’époque, il avait été condamné à 15 jours de prison ferme devant le tribunal des mineurs pour vol. Aussi pour les mêmes faits, il a encore atterri devant le juge correctionnel où la peine de 1 mois de prison ferme lui a été infligée. Avant qu’il ne soit renvoyé, hier, devant la chambre criminelle de Dakar pourvol en réunion, commis la nuit avec violences, après avoir passé 4 ans en détention prévention. Tailleur de son état, Aboubacry Wade est accusé d’avoir agressé, le 29 avril 2014, l’ancien militaire Diarga Momar Diouf, qui était à cette époque agent de sécurité de la société automobile EMG, vers les coups de 6h du matin. Informée, la police a trouvé le présumé agresseur et sa victime, qui étaient grièvement blessés, mais en vie, à l’hôpital de Grand Yoff. Aussi, ils avaient mis sous scellés un couteau tacheté de sang. 
 
 
 
L’accusé enfoncé par sa propre mère Tacko Seck 
 
 
Interrogé à sa sortie d’hôpital, l’accusé Aboubacry Wade a déclaré qu'il était venu secourir la victime, qui l'a confondu avec ses agresseurs. Hélas, sa mère, Tako Seck qui est revenue sur le lourd passé pénal de son fils, a révélé que ce dernier avait de mauvaises fréquentations. 
Hier, face au juge de la chambre criminelle, Aboubacry a servi les mêmes contestations. Selon lui, c’est la victime qui l’a confondu avec ses assaillants et l’a piqué avec un couteau au niveau du ventre, alors qu’il lui prêtait main-forte. Persistant dans ses dénégations, il a ajouté qu’il lui a donné un coup de brique avant qu’il ne s’évanouisse. Pis, il a menti sur son passé pénal. «Je ne m'accompagne pas avec des malfaiteurs», a tenté de se dédouaner ce garçon âgé aujourd’hui de 23 ans, avant de préciser qu’il était bel et bien lucide lors de l’enquête. 
 
 
 
La victime Diarga Diouf raconte le film de son agression
 
 
 
Malgré ces infirmations, la partie civile Diarga Momar Diouf l’a enfoncé. «Ce jour-là, ils étaient au nombre de 3 à m'attaquer après m'avoir encerclé. Aboubacry a brandi un couteau, les deux autres ont sorti des coupe-coupe, en me demandant de leur remettre mes biens. Ses deux autres acolytes ont escaladé le mur en emportant mon sac contenant mon argent et des bijoux. En ce qui le concerne, je lui ai lancé une pierre au moment où il tentait de s'échapper et il est tombé. Je l'ai poursuivi et c'est là qu'il a brandi le couteau avec lequel il m'a poignardé. Mais je n'ai pas senti la douleur dans le feu de l’action. Après une rude bataille, j’ai récupéré le couteau et je l’ai poignardé avec à mon tour. Ce qui m'a surpris, c'est qu'il avait une autre blessure fraiche dans son dos, après qu'il a été déshabillé par le médecin pour des soins. Je reconnais Aboubacry formellement, parce que sa participation aux faits était flagrante», lâche la victime, qui réclame la somme de 105.000 F, ce qui équivaut, selon lui, à son préjudice. 
 
 
 
Le procureur Saliou Ngom : «L’accusé Aboubacry Wade a choisi le chemin de la délinquance»
 
 
Faisant ses réquisitions, le procureur Saliou Ngom a estimé que l’accusé raconte des contrevérités. De son avis, ce sont les déclarations de la victime qui sont plus crédibles. «Il s'y ajoute son passé pénal parce que depuis l'âge mineur, il a fait la prison. Il a choisi le chemin de la délinquance et il n'a pas fait amende honorable devant cette barre. Compte tenu de la gravité des faits, je sollicite de le condamner à 15 ans de travaux forcés», requiert le parquetier. 
Constitué pour la défense, Me Alioune Badara Fall s’est demandé sur quel fondement se base-t-on pour dire que les déclarations de la victime sont plus plausibles que celles de l'accusé ? Soutenant qu’il n’y a pas de témoins, Me Fall a sollicité l'acquittement au bénéfice du doute. Me Domingo, qui a plaidé le subsidiaire, a indiqué que son client mérite qu'on lui tende la perche. Me Jean Sylva a abondé dans le même sens. Délibéré le 15 janvier 2019
 
Fatou D. DIONE 
 

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