Ousmane Sonko ne sera pas au tribunal aujourd’hui pour son procès contre Mame Mbaye Niang. Le leader de Pastef a décidé de poursuivre sa désobéissance civique. Toutefois, il a été clair avec les magistrats. Selon lui, ce n’est pas parce qu’il sera absent à l’audience qu’ils peuvent se permettre de le condamner et de conduire à son inéligibilité. Aussi, leur demande-t-il de prendre leurs responsabilités parce que personne ne pourra les protéger à court, moyen ou long terme. A Macky Sall, le président de Pastef demande d’éviter un bain de sang inutile au pays puisque son salut et celui de sa famille en dépendent.
Il ne faut pas attendre Ousmane Sonko au tribunal de Grande instance de Dakar. Le président de Pastef a fait une déclaration en direct de Ziguinchor hier pour dire à qui veut l’entendre qu’il ne sera pas de la partie aujourd’hui dans son procès en appel contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang. Il explique cela par la désobéissance civique qu’il avait annoncée il y a quelques semaines.
Mais cette absence au procès n’est nullement un blanc-seing pour les magistrats. Selon Ousmane Sonko, ce n’est pas parce qu’il ne se présentera pas au procès que les magistrats peuvent se permettre de faire ce qu’ils veulent en le condamnant à une peine qui peut conduire à son inéligibilité. Selon lui, penser cela est une grosse erreur. Aussi, leur demande-t-il de prendre leur responsabilité totale et entière. Quiconque, jure-t-il, tentera d’empêcher au projet Pastef de se réaliser, en subira les conséquences. «Tous ceux qui auront participé à ce complot en rendront compte», assure le maire de Ziguinchor. Avant de poursuivre : «personne ne pourra vous protéger à court, moyen ou long terme».
Sonko d’appeler ses militants, sympathisants et tous ceux qui croient à son projet d’en faire une affaire personnelle en faisant front et en se battant avec les moyens dont ils disposent.
Je n’ai ni volé, ni violé, ni corrompu
Le président de Pastef de jurer que dans sa vie, il n’a jamais volé, ni violé, ni corrompu et n’a jamais non plus été corrompu. Pour lui, la dizaine de magistrats qui veulent s’opposer à son projet en l’éliminant de la course s’attaquent à quelqu’un qui ne leur a rien fait.
Le salut de Macky Sall et de ses proches
Après les magistrats, Sonko s’est adressé au chef de l’Etat. C’est pour lui demander de savoir raison garder, de retrouver sa lucidité parce qu’il y a une «vie après le pouvoir». Ousmane Sonko de prendre exemple sur Obasanjo, Issoufou, Buhari, qui vivent tranquillement chez eux après leur magistère. Il a aussi rappelé le cas de feu Jerry Rawlings….
Aussi, le maire de Ziguinchor lui demande d’éviter un bain de sang et une cassure sociale inutiles. «Sortez de la plus belle des manières. Il ne vous reste que 9 mois environ». Sonko lui donne ses ‘’conseils’’ afin de ne pas s’exposer, exposer sa famille et le pays dans des lendemains incertains. «Votre salut et celui de vos proches en dépendent», jure-t-il.
Sonko va même jusqu’à le rassurer. «Les gens n’ont aucune rancune. On n’a même pas ce temps. On est prêt à combattre l’injustice, à sa battre pour le respect de nos droits, mais une fois la victoire acquise, on oublie tout et on s’occupe de l’essentiel. On n’a pas le temps de poursuivre les gens. C’est ce qui a retardé ce pays depuis longtemps».
Je ne suis ni Khalifa Sall, ni Karim Wade
Malgré ces assurances, Ousmane Sonko dit à qui veut l’entendre qu’il n’est pas un poltron. «Je ne suis ni Khalifa Sall ni Karim Wade. On ne négocie pas, on ne deale pas, on ne fait aucune compromission», assure-t-il.
Baye Modou SARR












