Les activistes et la société civile mobilisent à la place de la Nation pour dire non à l’embargo de la Cedeao
Ils avaient convoqué à un vaste rassemblement de soutien au peuple malien pour dire que ça suffit et ils ont fini par avoir le monde attendu. Les activistes et autres organisations de la société civile et des droits de l’homme n’ont d’ailleurs pas raté les chefs d’Etat africains à l’origine de cet embargo décidé contre le Mali.
Ils étaient nombreux à répondre à l’appel de la société civile pour manifester leur soutien au peuple malien, qui est asphyxié par les restrictions de l’Uemoa et la Cedeao. Activistes et société civile ont en effet organisé cette rencontre avec la société civile et des activistes du Mali. Imam Makhtar Sarr du mouvement And Samm Jikko Yi et prédicateur à la Dtv, répondant à l’appel de No Lank, manifeste son entier soutien au peuple malien. Mais aussi au peuple sénégalais qui, dit-il, est aussi sanctionné mais indirectement.
Issa Traoré,Malien venu assister à la manifestation, souligne : «cette sanction est aussi contre le Sénégal». Pour sa part, Clédor Sène, membre organisateur du rassemblement, pulvérise tout sur son passage : «le peuple malien est injustement mis sous embargo qui est un acte de guerre économique à l’encontre du peuple malien et non de l’Etat malien. C’est une violation des dispositions de la Cedeao qui consacre la libre circulation des personnes et des biens». Avant d’embrayer : «ce qui se passe au Mali n’est pas anodin. Le Mali est un laboratoire, et un pays qui est en train de recouvrer sa souveraineté et toute l’Afrique a soif de souveraineté. Le Mali est en train de se débarrasser dujoug français. Ce sont les biens maliens et ses ressources qui poussent la France à vouloir séparer le Mali en deux pour en profiter, mais aussi le libre choix du Mali de ses partenaires et la Russie est une menace pour la France», fait-il savoir.
Aliou Sané : «nous n’avons pas besoin de la fermeture des frontières avec le Mali»
Aliou Sané, coordonnateur de Y’en à marre,a abondé dans le même sens.«Il faut qu’on trouve un jour au cours du mois de février pour faire un vaste rassemblement avec toutes les forces vives de la nation pour montrer à Macky Sall que la fermeture des frontières avec le Mali nous n’en avons pas besoin. Il faut qu’il le sache ; maintenant à lui de savoir quoi dire à son gang de la Cedeao. Nous sommes le peuple qui souffre le plus dans cette affaire. Nous voulons des millions de Sénégalais pour le lui faire comprendre», lance Aliou Sané.
Guy Marius Sagna attaque
Guy Marius Sagna, initiateur du rassemblement, est sans ambages : «nous disons au Président Macky Sall que vous n’avez pas agi avec le peuple malien en ami, mais en ennemi. Vous, Macky Sall et vos pairs qui êtes des valets et des marionnettes en France, vous avez agi en traitre au peuple malien. Au peuple malien, quand l’essentiel est en danger, s’unir est une exigence, une nécessité et un devoir. Je ne peux pas accepter que la France sanctionne le Mali, que la Cedeao sanctionne le Mali, que l’Uemoa sanctionne le Mali, que les Etats-Unis sanctionnent le Mali et qu’il y ait des Maliens et des Sénégalais qui disent que nous soutenons la Cedeao, c’est de la traitrise. C’est inacceptable. Pour la mémoire de Modibo Keïta, les sanctions de Macky Sall sont une insulte à notre histoire. C’est tout simplement un scandale. Ça ne passera pas», promet l’activiste.
Baye Modou SARR
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