
La prison à vie, c'est ce que risque le garçon de 32 ans, Ousmane Samb, qui avait séquestré puis violé et tué une fillette de 14 ans en 2015. Après avoir passé 9 ans en détention préventive, il a été finalement jugé hier mercredi devant la chambre criminelle de Dakar pour détournement de mineure, séquestration, viol, pédophilie et meurtre.
À l'époque, en avril 2015, lorsqu'elle a été arrachée à l'affection de sa famille, la petite F. Ba n'était âgée que de 14 ans. Ce jour-là, vendredi 10 avril 2015 vers les coups de 15h, cette mineure qui quittait chez elle pour se rendre à l'école coranique ne savait pas qu'elle allait passer de vie à trépas. Hélas, le destin en a décidé autrement. Puisque, lorsque cette gamine était en route, elle a été hélée par son bourreau Ousmane Samb. Sans sourciller, elle s'arrêta, face à cet homme qui l'a invitée dans sa chambre. Évidemment sans se douter de rien, elle l'a suivie. Cependant, son acte innocent lui a coûté la vie. Parce que quand Ousmane Samb l'a séquestrée et a voulu la forcer à des rapports sexuels, F. Ba s'est vivement opposée. Mais son antagoniste voulant coûte que coûte satisfaire sa libido, persistait sur sa lancée face à sa victime qui se débattait. Comme elle ne cédait pas à sa demande, Ousmane Samb, pour arriver à ses fins, l'a étranglée pour pouvoir la violer. Malheureusement, la bave coulant de sa bouche, la petite est morte entre ses mains. Là, Ousmane Samb s'est lui-même rendu auprès des autorités policières de Yeumbeul pour avouer le crime qu'il venait de commettre. Dépêchés sur les lieux, ces éléments ont fait une découverte macabre dans sa chambre. C'est le corps sans vie d'une mineure qu'ils ont retrouvé sur place. Ainsi l'autopsie réalisée a conclu à une mort par strangulation. Ousmane Samb, entendu, déclarait devant les enquêteurs qu'il connaissait sa victime qui était d'ailleurs sa copine avec qui il a eu à entretenir à deux reprises des rapports sexuels. Il soutenait que quelques jours plus tôt, il lui avait acheté un téléphone mais le jour des faits, la fille est venue chez lui sans le téléphone. C'est lorsqu'il le lui a demandé et qu’elle lui a dit avoir vendu le cellulaire à 9000 F Cfa, qu'il a eu à l'étrangler au cours d'une bagarre. Mais devant le magistrat instructeur, l'accusé a changé de version et a même rejoué la scène de crime. « Elle est morte avant même que je ne jouisse », a-t-il avoué. Il avait confié au juge d'instruction sue le jour des faits, juste avant la prière du vendredi, il avait aperçu la petite qui tenait son livre de Coran. Il s'est approché d'elle et a demandé à lui parler. C'est là qu'il l'a entraînée dans sa chambre où elle a consenti à des relations sexuelles, dit-il. Juste après l'acte, de peur qu'elle rencontre sur son chemin les fidèles qui revenaient de la prière, il l'a sommée de rester, mais elle a refusé. Elle forçait la porte de sortie et c'est ce qui l'a poussé à l'étrangler, d'après lui. Toutefois, 9 ans après les faits, Ousmane Samb a servi une autre version devant la chambre criminelle de Dakar où il a été jugé hier pour détournement de mineure, séquestration, pédophilie, viol et meurtre. L'accusé de 32 ans a confié devant la barre qu'il ignorait ce qui l'avait poussé à commettre son acte. « C'est moi même qui suis allé à la police. Une fois là-bas, ils n'ont pas voulu me croire », lâche-t-il. Sa mère Fatou Diagne auditionnée a décrit Ousmane Samb comme un homme belliqueux, puisqu'il semait la terreur dans la maison. La vieille dame a aussi confié que son garçon lui a avoué ce qu'il avait fait juste après son acte. La famille de la victime n'étant pas présente à l'audience, leur conseil Me Camara a réclamé pour leur compte la somme de 100 millions F Cfa en guise de réparation, après avoir demandé que l'accusé soit maintenu dans les liens de la prévention. Qualifiant Ousmane Samb de « psychopathe », l'avocat a indiqué que la famille de la victime est peinée parce qu'elle n'a pas eu le courage de venir assister à ce procès, vu que cela réveille des souvenirs douloureux. Le procureur, pour sa part, soulignant que les faits de séquestration, viol, pédophile, détournement de mineure et de meurtre sont caractérisés, a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre Ousmane Samb. Délibéré au 2 août prochain.
Fatou D. DIONE