
Thierno Bocoum ne lâche pas le régime. A l’en croire, il est impossible de parler de cap quand on navigue à vue. Pour l’ancien député, le gouvernement doit d’abord s’évertue à assainir les chiffres des finances publiques hérités de l’ancien régime avant de se projeter vers une quelconque vision.
Après une tribune invitant le gouvernement à introduire la loi de finances rectificative avant le 30 juin pour respecter les principes de sincérité budgétaire, le président de Agir, Thierno Bocoum, est revenu à la charge pour interpeller le gouvernement à corriger les chiffres erronés hérités de l’ancien régime. « La Loi de Finances Initiale 2025 s’appuie sur les données de 2023, alors même que ces chiffres ont été vivement contestés par ceux qui nous dirigent. Aucun travail de sincérisation budgétaire n’a été fait après le verdict financier de la Cour des comptes. Aucune loi de finances rectificative n’a été déposée pour ajuster la trajectoire économique à la réalité. On continue simplement, comme si de rien n’était, avec des chiffres déclarés erronés, des écarts non corrigés et des engagements vagues », déplore le patron du mouvement Agir qui fait remarquer, dans un contexte pareil, que la prétendue vision 2050 apparaît comme un exercice de projection vide. « Comment prétendre planifier les 25 prochaines années d’un pays quand on refuse d’assainir les comptes hérités de l’année précédente ? Comment prétendre tracer des lignes stratégiques d’ici 2050 quand on ne publie même pas les rapports trimestriels d’exécution budgétaire en 2025 ? », s’interroge Thierno Bocoum, persuadé qu'il est impossible de parler de cap quand on navigue à vue. « Il ne suffit pas de dire qu’on veut rompre avec les pratiques d’hier. Encore faut-il avoir quelque chose à proposer en retour. Jusqu’ici, ce qui est proposé n’est ni structuré ni crédible ni durable. Le Sénégal mérite mieux que des incantations. Il mérite un cap clair, des chiffres sincères et un projet de société solide construit pour les citoyens et non contre la vérité », martèle l’ancien parlementaire.
M. CISS