Alors intervenant à la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption, le président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Serigne Bassirou Guèye a soutenu que la corruption, à l’origine de pertes économiques annuelles d’un montant égal à 25% du produit intérieur brut de l’Afrique, affecte le plus souvent les personnes vulnérables ou marginalisées et les pauvres.
Le thème retenu cette année est ‘’La convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, vingt ans après : défis et perspectives’’. Le président de l’Ofnac qui a pris part à l’événement est revenu sur les conséquences de la corruption. «Les conséquences de telles pratiques sur le développement affectent souvent ceux qui souffrent le plus, à savoir les personnes vulnérables ou marginalisées et les pauvres. La corruption serait à l’origine de la perte par an de fonds équivalant à 25% du produit intérieur brut de l’Afrique, a dit le magistrat, affirmant citer un rapport de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (Onudc)», a souligné Serigne Bassirou Guèye.
Pour ce dernier, le fait d’accepter cette réalité comme une fatalité et de s’y complaire ne rend pas justice aux efforts colossaux que les femmes et les hommes de ce continent continuent de consentir pour bouter la corruption hors de nos frontières.
Rappelant les chiffres, il soutient que la corruption et le transfert de fonds illicites contribuent à la fuite des capitaux en Afrique, où plus de 400 milliards de dollars US ont été détournés et transférés à l’étranger.
Pour ce qui est de l’Afrique, le président de l’Ofnac de soutenir que le continent a aujourd’hui un grand défi, celui d’éradiquer totalement la corruption.
« Vingt ans après la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, l’Afrique a réussi à faire comprendre qu’elle est une actrice de premier rang dans les initiatives visant à éradiquer ce fléau. On peut dire que l’Afrique veut parfaitement bouter la corruption hors de son sol », a soutenu le président de l’Ofnac.
Avant de poursuivre : « pour la communauté africaine confrontée à un fléau d’une telle ténacité et d’une telle complexité, une journée consacrée à la lutte contre la corruption reste une bonne opportunité pour évaluer les résultats obtenus à ce jour ».
« Une telle journée permet également de questionner la viabilité et la résilience des outils juridiques et des organes existants, de s’ouvrir aussi à de nouvelles idées porteuses de progrès et de changement ».
Et pour lui, la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption est en même temps l’occasion de jauger nos propres systèmes d’organisation à l’aune des meilleures pratiques en cours dans d’autres contrées.
« Aujourd’hui, tous les Etats africains sont conscients que sans une politique de lutte efficace contre la corruption, tous les efforts de développement seront vains », renseigne-t-il.
Khadidjatou D. GAYE












