Remake du procès opposant Mame Mbaye Niang à Ousmane Sonko, devant la Cour d’appel. Ni le Parquet ni le ministre du Tourisme ne veulent passer à autre chose. Toutes les deux parties ont fait un recours devant la juridiction du second degré. Cependant, dans le camp d’Ousmane Sonko, on n’est pas encore dans les dispositions de faire appel. La défense du leader de Pastef compte-t-elle patienter jusqu’à la fin du délai qui lui est imparti (30 jours) avant de se jeter à l’eau pour retarder l’échéance ou va-t-elle laisser passer ?
Jeudi dernier, après une audience houleuse qui s’est terminée par une bouderie des avocats de Ousmane Sonko, le Tribunal de Grande instance de Dakar a condamné le leader de Pastef à 2 ans de prison assortis du sursis et 200 millions de francs à payer en guise de dommages et intérêts à la partie civile. Une décision qui n’a pas plu au Parquet et non plus à Mame Mbaye Niang qui promettent de faire appel du jugement. Cependant, Ousmane Sonko va-t-il suivre la même voie et interjeter appel devant la juridiction du second degré ? En tout cas, pour le moment aucune décision n’a été prise. Les conseils vont se concerter avant de prendre une décision. Et si toutefois, un appel sera fait ce sera au dernier moment. Car, même si, avec la décision rendue par le juge Mamadou Yakham Keïta, l’opposant politique conserve ses chances de se présenter à la présidentielle de 2024, il ne dort pas sur ses lauriers et persiste à croire, mordicus, que la volonté du régime, c’est de l’écarter des joutes prochaines.
Du coup, le recours ne sera déposé qu’au dernier moment. Et sur ce plan, les textes donnent à Ousmane Sonko un délai d’un mois pour faire appel. Ainsi, les avocats prendront, à coup sûr, tout le temps pour déposer leur recours. Car, sont-ils convaincus que dès qu’ils auront fait appel, le Parquet général va se précipiter pour enrôler l’affaire.
Rappelons que dans ce dossier, le procureur avait requis la condamnation à deux ans de prison dont un an ferme pour faux et usage de faux et deux ans de prison dont un an ferme pour diffamation et trois mois ferme pour injures. C’est ce qui justifie le recours du Parquet puisque le juge ne l’a pas suivi dans ses réquisitions et a écarté les délits de faux et usage de faux et injures.
S’agissant du ministre du Tourisme, il avait réclamé 29 milliards de francs pour la réparation du préjudice subi. Mame Mbaye Niang qui estime que le montant alloué est trop faible, va donc saisir la Cour d’appel. En fait, les 29 milliards réclamés correspondent aux 29 milliards dont le leader de Pastef a laissé entendre qu’il a été « épinglé » par un rapport de l’Inspection générale des impôts avant de se rectifier pour dire qu’il s’agit d’un rapport de l’Inspection générale des finances.
Alassane DRAME