La publication des repères statistiques du mois de mars de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) fait ressortir les impacts de la pandémie du Covid-19 sur l’économie sénégalaise. Ainsi, les recettes de l’Etat durant la période de revue (mars 2020) se sont contractées de 21,2% par rapport au mois précédent. Une situation qui découle de la baisse notée aussi bien sur les recettes fiscales (-21,2%) que sur les recettes non fiscales (-21,5%). Le trafic aérien, les exportations, la production et la vente de ciment ont aussi été impactés. Cependant, dans cette grisaille, l’activité du Port autonome de Dakar s’est renforcée en ce début de pandémie.
La pandémie du coronavirus qui est apparue au Sénégal au début du mois de mars dernier a eu des impacts sur plusieurs secteurs d’activités comme en attestent cette publication «des repères statistiques» du mois de mars de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Même si les mesures de suspension du trafic aérien entre le Sénégal et les pays touchés par le Covid-19 à travers le monde sont intervenues dans la seconde quinzaine du mois de mars, les conséquences de ces mesures ont été ressenties dans le secteur tertiaire, notamment le trafic aérien. En effet, le trafic aérien a été marqué, en mars 2020, par la baisse concomitante du nombre de passagers (-45,0%) et des mouvements d’aéronefs (-30,0%) en rythme mensuel. Cependant, le fret s’est renforcé de 0,2% sur la même période. Comparativement au mois de mars 2019, le nombre de passagers (-43,6%), les mouvements d’aéronefs (-33,9%) et le fret (-4,7%) ont connu une baisse concomitante. A titre d’exemple, le nombre total de passagers à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et les aérodromes secondaires est de 123.436 en mars 2020, comparativement à mars 2019 qui atteignait 218.760 passagers. Les mouvements d’aéronefs ont aussi enregistré une baisse avec 1862 mouvements d’aéronefs en mars 2020 contre 2819 un an auparavant.
L’activité du Pad s’est renforcée de 18%
Contrairement au trafic aérien, l’activité du Port autonome de Dakar (Pad) s’est affermie de 18,0% comparée au mois précédent. Cette situation est imputable au renforcement aussi bien des débarquements (+19,1%) que des embarquements (+14,0%). Par rapport à la période correspondante de l’année précédente, l’activité portuaire s’est également consolidée de 10,3%, suite à la hausse de 18,5% des débarquements, atténuée par le recul des embarquements (-12,5%). A titre d’exemple, les débarquements en mars 2020 sont de 1.570.700 tonnes contre 1.325.800 tonnes, constitués entre autres de marchandises diverses, de pétrole brut et d’hydrocarbures raffinées. Les embarquements, constitués de marchandises diverses, de phosphates et de produits de la mer, ont pesé 416.600 tonnes. Une régression par rapport à mars 2019 avec 476.300 tonnes.
Les exportations de ciment, la production et les ventes ont aussi chuté
Quant à l’activité d’extraction minière, au mois de mars 2020, elle est marquée par une hausse de la production de phosphate (+9,6%) et de phosphate de chaux (+0,4%) relativement au mois précédent. En revanche, celles d’attapulgite (-60,7%) et de sel iodé (-10,4%) ont reculé sur la même période. La production brute d’électricité de la Société nationale d’électricité (Senelec) a également enregistré une baisse de 0,1% en mars 2020 par rapport au mois précédent. Cependant, elle s’est renforcée de 6,4% par rapport à la période correspondante de l’année 2019. Les exportations de ciment (-42,3%), la production (-9,5%) et les ventes locales (-0,5%) ont simultanément chuté en mars 2020 comparativement au mois précédent. En glissement annuel, les ventes locales de ciment ont augmenté de 0,2% alors que les exportations (-41,5%) et la production (-7,7%) de ciment se sont contractées. En mars 2020, la production industrielle dont l’évolution est captée à travers l’Indice harmonisé de la production industrielle (Ihpi) s’est raffermie de 2,9% en variation mensuelle. L’Ihpi a également progressé de 3,4% par rapport au mois de mars 2019
Progression du chiffre d’affaires des services
Cependant, le dynamisme de l’activité du secteur tertiaire, au mois de mars 2020, s’est illustré avec la progression de 2,2% du chiffre d’affaires des services en rythme mensuel, sous l’effet des hausses de ceux des «activités financières et d’assurance» (+22,9%), des «activités de service et de soutien et de bureau» (+7,5%) et des «services d’enseignement» (+3,9%). Cette performance est toutefois amoindrie par les baisses enregistrées dans les «activités artistiques, culturelles, sportives et récréatives» (-53,7%), les «activités immobilières» (-50,1%), les services «hébergement et restauration» (-39,4%) et les «activités spécialisées, scientifiques et techniques» (-13,6%). S’agissant du chiffre d’affaires du service de commerce, il s’est accru de 7,9%. Les prix à la consommation, dont l’évolution est mesurée par l’Ihpc, ont évolué à la hausse de 1,1%, en mars 2020, par rapport au mois précédent. L’indice a aussi progressé de 2,6% comparativement à la période correspondante de l’année 2019.
Commerce extérieur
Au cours de la période sous revue, les échanges extérieurs sont marqués par une hausse plus prononcée des prix à l’importation (+2,0%) que ceux à l’exportation (+0,3%) en rythme mensuel. Cette situation est défavorable aux termes de l’échange qui se sont détériorés sur la même période (-1,7%). La compétitivité-prix de l’économie sénégalaise, mesurée à travers le Taux de change effectif réel (Tcer), s’est dégradée de 1,9%, en variation mensuelle. Cette situation est imputable à l’appréciation du franc Cfa vis-à-vis des monnaies des partenaires commerciaux (+1,8%), dans un contexte de différentiel d’inflation défavorable (+0,1%). Le solde commercial du Sénégal, en mars 2020, est ressorti à -332,8 milliards de francs Cfa contre -53,8 milliards de francs Cfa le mois précédent, soit une dégradation de 279,0 milliards francs Cfa en valeur absolue. Cette situation fait suite à une augmentation plus importante des importations (+139,0%) que des exportations (+2,5%).
Recettes de l’Etat se sont contractées en mars
Dans le secteur des finances publiques, les recettes du mois de mars 2020 se sont contractées de 21,2% par rapport au mois précédent. Cette situation fait suite à la baisse notée aussi bien sur les recettes fiscales (-21,2%) que sur les recettes non fiscales (-21,5%). Toutefois, elles se sont également renforcées de 1,1% comparativement à la période correspondante de l’année 2019. La situation monétaire, en mars 2020, est caractérisée par une contraction de 0,3% de la masse monétaire par rapport au mois précédent. Cette situation est liée à la baisse des créances intérieures (-1,8%), des actifs extérieurs nets (-1,1%) et des passifs à caractère non monétaire (-0,3%), amortie par l’accroissement noté sur les autres postes nets (+29,4%). L’effectif du personnel de la fonction publique a augmenté de 0,3% en mars 2020 par rapport au mois précédent alors que les salaires ont baissé de 0,7%. Comparé au mois de mars 2019, l’effectif du personnel a progressé de 3,6% contrairement aux salaires qui ont diminué de 62,1% sur la même période.
Moussa CISS
La pandémie du coronavirus qui est apparue au Sénégal au début du mois de mars dernier a eu des impacts sur plusieurs secteurs d’activités comme en attestent cette publication «des repères statistiques» du mois de mars de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd). Même si les mesures de suspension du trafic aérien entre le Sénégal et les pays touchés par le Covid-19 à travers le monde sont intervenues dans la seconde quinzaine du mois de mars, les conséquences de ces mesures ont été ressenties dans le secteur tertiaire, notamment le trafic aérien. En effet, le trafic aérien a été marqué, en mars 2020, par la baisse concomitante du nombre de passagers (-45,0%) et des mouvements d’aéronefs (-30,0%) en rythme mensuel. Cependant, le fret s’est renforcé de 0,2% sur la même période. Comparativement au mois de mars 2019, le nombre de passagers (-43,6%), les mouvements d’aéronefs (-33,9%) et le fret (-4,7%) ont connu une baisse concomitante. A titre d’exemple, le nombre total de passagers à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) et les aérodromes secondaires est de 123.436 en mars 2020, comparativement à mars 2019 qui atteignait 218.760 passagers. Les mouvements d’aéronefs ont aussi enregistré une baisse avec 1862 mouvements d’aéronefs en mars 2020 contre 2819 un an auparavant.
L’activité du Pad s’est renforcée de 18%
Contrairement au trafic aérien, l’activité du Port autonome de Dakar (Pad) s’est affermie de 18,0% comparée au mois précédent. Cette situation est imputable au renforcement aussi bien des débarquements (+19,1%) que des embarquements (+14,0%). Par rapport à la période correspondante de l’année précédente, l’activité portuaire s’est également consolidée de 10,3%, suite à la hausse de 18,5% des débarquements, atténuée par le recul des embarquements (-12,5%). A titre d’exemple, les débarquements en mars 2020 sont de 1.570.700 tonnes contre 1.325.800 tonnes, constitués entre autres de marchandises diverses, de pétrole brut et d’hydrocarbures raffinées. Les embarquements, constitués de marchandises diverses, de phosphates et de produits de la mer, ont pesé 416.600 tonnes. Une régression par rapport à mars 2019 avec 476.300 tonnes.
Les exportations de ciment, la production et les ventes ont aussi chuté
Quant à l’activité d’extraction minière, au mois de mars 2020, elle est marquée par une hausse de la production de phosphate (+9,6%) et de phosphate de chaux (+0,4%) relativement au mois précédent. En revanche, celles d’attapulgite (-60,7%) et de sel iodé (-10,4%) ont reculé sur la même période. La production brute d’électricité de la Société nationale d’électricité (Senelec) a également enregistré une baisse de 0,1% en mars 2020 par rapport au mois précédent. Cependant, elle s’est renforcée de 6,4% par rapport à la période correspondante de l’année 2019. Les exportations de ciment (-42,3%), la production (-9,5%) et les ventes locales (-0,5%) ont simultanément chuté en mars 2020 comparativement au mois précédent. En glissement annuel, les ventes locales de ciment ont augmenté de 0,2% alors que les exportations (-41,5%) et la production (-7,7%) de ciment se sont contractées. En mars 2020, la production industrielle dont l’évolution est captée à travers l’Indice harmonisé de la production industrielle (Ihpi) s’est raffermie de 2,9% en variation mensuelle. L’Ihpi a également progressé de 3,4% par rapport au mois de mars 2019
Progression du chiffre d’affaires des services
Cependant, le dynamisme de l’activité du secteur tertiaire, au mois de mars 2020, s’est illustré avec la progression de 2,2% du chiffre d’affaires des services en rythme mensuel, sous l’effet des hausses de ceux des «activités financières et d’assurance» (+22,9%), des «activités de service et de soutien et de bureau» (+7,5%) et des «services d’enseignement» (+3,9%). Cette performance est toutefois amoindrie par les baisses enregistrées dans les «activités artistiques, culturelles, sportives et récréatives» (-53,7%), les «activités immobilières» (-50,1%), les services «hébergement et restauration» (-39,4%) et les «activités spécialisées, scientifiques et techniques» (-13,6%). S’agissant du chiffre d’affaires du service de commerce, il s’est accru de 7,9%. Les prix à la consommation, dont l’évolution est mesurée par l’Ihpc, ont évolué à la hausse de 1,1%, en mars 2020, par rapport au mois précédent. L’indice a aussi progressé de 2,6% comparativement à la période correspondante de l’année 2019.
Commerce extérieur
Au cours de la période sous revue, les échanges extérieurs sont marqués par une hausse plus prononcée des prix à l’importation (+2,0%) que ceux à l’exportation (+0,3%) en rythme mensuel. Cette situation est défavorable aux termes de l’échange qui se sont détériorés sur la même période (-1,7%). La compétitivité-prix de l’économie sénégalaise, mesurée à travers le Taux de change effectif réel (Tcer), s’est dégradée de 1,9%, en variation mensuelle. Cette situation est imputable à l’appréciation du franc Cfa vis-à-vis des monnaies des partenaires commerciaux (+1,8%), dans un contexte de différentiel d’inflation défavorable (+0,1%). Le solde commercial du Sénégal, en mars 2020, est ressorti à -332,8 milliards de francs Cfa contre -53,8 milliards de francs Cfa le mois précédent, soit une dégradation de 279,0 milliards francs Cfa en valeur absolue. Cette situation fait suite à une augmentation plus importante des importations (+139,0%) que des exportations (+2,5%).
Recettes de l’Etat se sont contractées en mars
Dans le secteur des finances publiques, les recettes du mois de mars 2020 se sont contractées de 21,2% par rapport au mois précédent. Cette situation fait suite à la baisse notée aussi bien sur les recettes fiscales (-21,2%) que sur les recettes non fiscales (-21,5%). Toutefois, elles se sont également renforcées de 1,1% comparativement à la période correspondante de l’année 2019. La situation monétaire, en mars 2020, est caractérisée par une contraction de 0,3% de la masse monétaire par rapport au mois précédent. Cette situation est liée à la baisse des créances intérieures (-1,8%), des actifs extérieurs nets (-1,1%) et des passifs à caractère non monétaire (-0,3%), amortie par l’accroissement noté sur les autres postes nets (+29,4%). L’effectif du personnel de la fonction publique a augmenté de 0,3% en mars 2020 par rapport au mois précédent alors que les salaires ont baissé de 0,7%. Comparé au mois de mars 2019, l’effectif du personnel a progressé de 3,6% contrairement aux salaires qui ont diminué de 62,1% sur la même période.
Moussa CISS
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