Des associations de la société civile regroupées au sein du collectif dénommé «Sursaut citoyen et Demain Sénégal» ont dépoussiéré les recommandations contenues dans le Pacte national de bonne gouvernance démocratique conçu en 2012. La coalition de la Société civile pour l’application des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) a initié une rencontre le week-end dernier pour rappeler au président de la République sa signature qu’il avait apposée sur le Pacte.
Des recommandations proposées dans un document lors des Assises nationales tenues du 1ᵉʳ juin 2008 au 24 mai 2009, portaient sur une «réforme des institutions». Ces conclusions, signées par le Président Macky Sall et qui malheureusement ont été jetées à la corbeille, sont remises en selle par ces organisations de la société civile qui ont écrit une lettre au Président Bassirou Diomaye Faye. «Il faut dire que cette nouvelle orientation de la société civile va dans le sens d'éviter ce qui s'était passé en 2012 et que les conclusions des Assises nationales n'ont pas été appliquées par le régime passé. Donc il est important de ne pas retomber dans les mêmes travers et d'être ferme par rapport au suivi des engagements du Président actuel élu. Maintenant, il faut se résumer au fait que le Président Bassirou Diomaye Faye, avec le programme projet qu'il a proposé aux Sénégalais, a affirmé clairement dans le texte, écrit noir sur blanc, que les réformes qui se feront pour améliorer la gouvernance vont s'inspirer des conclusions des Assises nationales et de la Cnri. Et donc à partir de là, on peut être très confiant que l'occasion est finalement venue pour que ces réformes soient effectuées», souligne Elimane Haby Kane de Legs Africa.
Diomaye Faye saisi
Et pour le professeur d’université Penda Mbow, il est envisageable de faire un référendum ou faire voter une nouvelle Constitution pour la constance des différentes réformes. «Il faut jouer avec la réalité politique du Sénégal et on verra ce qui se passera dans les jours à venir. Mais il est bien possible que l'Assemblée actuelle puisse également favoriser des réformes. Parce qu'on est en politique. Et dans la politique aussi, il y a le jeu des acteurs, mais ce qui est essentiel, c'est l'intérêt national. Les citoyens sont prêts à donner le meilleur d'eux-mêmes pour que se concrétisent véritablement ces changements et de profonds bouleversements. Il est fortement question d'équilibre des institutions, de transparence, de lutte contre la corruption, du rapport du religieux et du politique. Il y a vraiment aujourd'hui une volonté de dire que nous avons tout pensé, nous avons réfléchi à beaucoup de choses», explique Madame Mbow.
Qui rappelle que le président nouvellement élu a déjà été saisi. «Nous avons adressé une lettre au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour une rencontre d’échanges afin de l’inviter à la mise en œuvre du Pacte national de bonne gouvernance démocratique», a déclaré Mamadou Ndoye.
Des signaux sur la gestion de la question de la femme et la question religieuse décelés
Ce dernier de noter que «le collectif s’est dit prêt à mobiliser des intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte établi sur la base des Assises nationales, dont le Président Faye, alors candidat à la présidentielle du 24 mars dernier, est signataire. Ce Pacte vise la refondation des institutions pour l’approfondissement et la pérennisation de la démocratie, de l’Etat de droit, de la gouvernance responsable et de la centralité du citoyen. Le collectif a développé deux axes de stratégie. Le premier consiste à obtenir l’adhésion des segments les plus importants des forces vives de la nation et de l’opinion publique en général. Le deuxième axe, une stratégie de veille, est prévu allant dans le sens d’une vigilance constante en vue de l’application du pacte et de tenir informée l’opinion sur le processus de prise de décisions», fait-il savoir.
Il renseigne que les objectifs recherchés dans cette stratégie de veille sont de détecter à temps les signaux de menace pour le pacte. «Un dispositif participatif sera mis en place avec toutes les organisations membres du collectif pour alimenter le processus informationnel. Déjà nos membres dans le réseau ont perçu quelques signaux sur la gestion de la question de la femme et la question religieuse», avertit-il.
Baye Modou SARR