
Moustapha Diop a passé sa première nuit en prison hier. L’ancien ministre du Développement Industriel et des Petites et moyennes industries a été placé sous mandat de dépôt, après avoir été inculpé, par la commission d’instruction de plusieurs chefs d’inculpation. Poursuivi pour… 931 millions de nos francs, en lieu et place des 2,5 milliards avancés, il avait pourtant proposé de cautionner, mais en nature. Le magistrat instructeur n’a pas accepté cette offre. Le juge exigeait un cautionnement par chèque ; à défaut, les avocats peuvent formuler leur demande plus tard.
Moustapha Diop voulait éviter la prison, mais il n’a pas pu. Contrairement à ce qui était avancé, le montant pour lequel il est poursuivi est de…931 millions ; loin donc des 2,5 milliards avancés il y a quelque temps. Cependant, la règle appliquée à tout le monde est très simple : on cautionne pour éviter la prison. Seulement, hier, l’ancien ministre du Développement Industriel et des Petites et moyennes industries avait proposé de faire un cautionnement en nature, mais c’était sans compter avec la commission d’instruction qui exigeait des chèques ; de l’argent à déposer à la Caisse des dépôts et consignation. N’ayant pas cette somme en poche, l’ancien ministre de la République ne pouvait donc plus échapper à la prison. Ses avocats ont essayé de convaincre le juge de la commission d’accepter leur cautionnement en nature, mais ce dernier a refusé, leur offrant tout de même une alternative. Selon le magistrat instructeur, ils peuvent faire une offre de cautionnement en nature, mais plus tard ; et il leur faudra d’abord formuler une demande qui sera examinée.
«A notre arrivée, les agents pénitentiaires étaient déjà positionnés…»
Moustapha Diop avait-il, en fait, une chance d’échapper à la prison ? En tout cas, la commission d’instruction a montré de la fermeté dans cette affaire. Dans le mandat de comparution décerné par le président de la commission d’instruction, les instructions ont été claires et fermes «Mandons et ordonnons à tous huissiers ou Officiers ou Agents de la police judiciaire ou Agents de la force publique de lui notifier le présent mandat et de l’informer que faute de comparaître, il sera décerné mandat d’amener», lit-on dans le document signé par le président de la commission d’instruction de la Haute Cour de Justice. «A notre arrivée, les agents pénitentiaires étaient déjà positionnés devant le bureau du président de la Cour d’appel (Président de la commission d’instruction de la Haute Cour de justice). Et nous avons compris que la messe était déjà dite», a expliqué Me Baboucar Cissé sur les ondes de la Rfm.
Rappelons que Moustapha Diop est poursuivi pour une affaire de commande de masques lors de la période de la Covid-19. Il a tenté de se justifier, jurant avoir distribué tous les masques, mais pour certains cas, il avait des problèmes pour le justifier, notamment pour le cas des familles religieuses, car il ne pouvait pas réclamer de signatures pour prouver qu’elles ont reçu les masques. N’empêche, il a été inculpé pour des faits d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics de blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs.
Alassane DRAME