Jeudi 10 juillet, le Premier ministre et leader de Pastef, Ousmane Sonko, a provoqué un séisme politique lors de l’installation du conseil national du parti en qualifiant le pays de «victime d’un problème d’autorité» à la tête de l’État. Dans un discours virulent, il a implicitement mis en cause le Président Bassirou Diomaye Faye, l’exhortant à « prendre ses responsabilités » ou à le « laisser faire » . Ce ton sans concession et ce rappel à l’ordre ont suscité une mobilisation immédiate au sein de la formation : les principales personnalités de Pastef se sont empressées d’apporter leur soutien à leur patron politique, montrant un front uni face à ce qu’elles perçoivent comme une pression du «système». Pastef resserre les rangs, mais les fissures sont désormais visibles.
Le discours du Premier ministre Ousmane Sonko, lors de l’installation du conseil national de Pastef, a provoqué un véritable séisme politique. En pointant un «problème d’autorité» au sommet de l’État et en interpellant directement le Président Bassirou Diomaye Faye, il a brisé le silence sur les tensions internes. En réponse, ministres, députés et directeurs généraux de son parti ont affiché une loyauté sans faille, dénonçant une tentative de marginalisation et appelant à une remobilisation offensive.
Guy Marius Sagna, député très influent de la formation, a résumé cette détermination par un message musclé : «Trahison : nous ferons face. Embourgeoisement : nous ferons face. Conspiration : nous ferons face…». Même détermination du côté d’Abass Fall, ministre du Travail, qui a célébré l’engagement total de Sonko : «Loyauté vis‑à‑vis de cet homme qui a tout donné à son pays… Rien ne se fera […] sans toi ! Les conspirations du système pour t’isoler ne passeront pas».
Ismaila Diallo, premier vice-président de l’Assemblée nationale, a lui aussi défendu Sonko avec ferveur : «je dois ma place […] entièrement à Ousmane Sonko. Je lui dois loyauté, respect et considération». Ce soutien personnel marque l’ancrage profond de Sonko au sein des élus de Pastef.
Aux côtés des élus, les directeurs d’institutions publiques ont également exprimé leur adhésion. Me Ngagne Demba Touré, Directeur général de la Somisen, a salué la «chance historique » pour le Sénégal d’avoir Sonko comme dirigeant : «nous serons derrière toi quelles que soient les circonstances […] la transparence sera le facteur principal du redressement du pays». De son côté, Toussaint Manga, Directeur de la Lonase, a évoqué un «accompagnement citoyen et militant » pour le plan de redressement national, soulignant que «ce sera une affaire du peuple».
Un autre aspect du soutien est venu du champ médiatique, à commencer par Amadou Ba, député du parti, qui a appelé les militants à suivre les consignes de communication émises par Sonko, notamment le boycott de la Tfm : «Tous les militants doivent écouter le message de Sonko et l’appliquer», avant d’insister sur la nécessité d’une communication «pro‑active , instantanée» pour contrer la désinformation. Ce retournement stratégique souligne la volonté de Pastef de reprendre la main sur le récit public.
Le geste a concerné aussi la Rts. Pape Alé Niang, son Directeur général, a exprimé ses regrets face au comportement des ministres du gouvernement qu’il représente, dénonçant des annulations d’invitations de dernière minute : «c’est regrettable !». Sa prise de parole publique indique l’envergure institutionnelle du mouvement de soutien au Premier ministre.
En fin de compte, cet épisode cristallise un enjeu majeur : jusqu’où l’exécutif pourra-t-il absorber les tensions internes sans voir son alliance vaciller ? Pour l’heure, chez Pastef, la réponse est claire : derrière Sonko, le partisans sont prêts à « faire face ». Reste à savoir si le Président Bassirou Diomaye Faye sera à la hauteur de cet appel explicite à la cohésion et au renforcement de l’autorité de son gouvernement.
Sidy Djimby NDAO












