Une journée sans presse, normalement, c’est aussi vide qu’une journée sans pain. Sauf que le concept de presse a vu ses frontières, ses limites, déborder les rédactions pour épouser les contours des blogs, des réseaux sociaux ou des chaines YouTube. Les mutations sont si rapides que l’obsolescence est inconsciente. L’IA est déjà dans nos mœurs. En tout cas, la presse sunugaalienne doit avoir le courage d’affronter l’image que lui renvoie le miroir. A-t-elle bien rempli le contrat ces derniers mois, lorsque la tourmente avait pris ses quartiers dans le pays ? Les populations meurtries ne l’ont pas sentie à leurs côtés, pour dénoncer, vilipender les abus qui les envoyaient en prison ou, pire, leur ôtaient la vie. Si c’était uniquement par crainte de représailles d’un pouvoir aux abois, passe encore. Mais la vérité, c’est que nombre de médias, parmi ceux qui trois mois après la chute de l’ancien régime tirent la langue, ont délibérément opté de marcher avec l’oppresseur. Il ne faut toutefois pas régler des comptes, ni jeter le bébé avec l’eau du bain. Si tout n’est pas bon, tout n’est non plus pas mauvais. S’il faut réformer le secteur, nous le concédons, mais il faut le garder en vie, pour ce faire. Donc l’asphyxie généralisée est une mauvaise option. Maintenez tout le monde en vie, ne serait-ce que pour les emplois, en attendant de se concerter sur les indispensables réformes à conduire pour assainir.
Waa Ji