
Le fléau du trafic de drogue continue de ronger la jeunesse casamançaise, en quête de revenus rapides et faciles. Deux nouvelles arrestations illustrent cette réalité inquiétante et appellent à une prise de conscience collective.
Ziguinchor, capitale naturelle de la Casamance, a une fois de plus été le théâtre d’une opération policière fructueuse dans la lutte contre le trafic de drogue. En l’espace d’une semaine, deux jeunes hommes ont été interpellés avec un total de 11 kg de chanvre indien, une cargaison à forte valeur marchande destinée à alimenter un réseau aux ramifications transfrontalières.
Le premier mis en cause, M. Sambou, 24 ans, natif de Bignona, a été appréhendé au Pont de Tobor à l’entrée de Ziguinchor, lors d’un contrôle de routine mené par les forces de l’ordre. À bord d’un véhicule de transport en commun en provenance de Bignona, il transportait, soigneusement dissimulés dans une valise placée dans la malle arrière, 8 kg de chanvre indien. Face aux enquêteurs, il a rapidement reconnu les faits. Il aurait acheté la drogue pour la somme de 240.000 francs Cfa à un inconnu rencontré à Bignona, avec l’intention de la livrer à un client guinéen à Mpack, à la frontière avec la Guinée-Bissau.
Une semaine plus tôt, c’est A. A. Coly, 22 ans, tapissier domicilié à Ziguinchor, qui avait été arrêté dans des circonstances similaires. À moto sur la route menant à la ville, lui aussi revenait de Bignona avec 3 kg de chanvre dissimulés sur lui. Selon ses propres aveux, il avait acquis la marchandise pour seulement 30.000 francs Cfa auprès d’une connaissance.
Les deux jeunes hommes ont été placés sous mandat de dépôt et déférés au parquet pour répondre des chefs d’accusation de détention et trafic de chanvre indien. Ces récentes arrestations interpellent autant qu’elles inquiètent. Elles mettent en lumière la facilité avec laquelle des jeunes, souvent sans perspectives économiques, basculent dans l’illégalité, attirés par les profits rapides d’un commerce illicite aux conséquences dévastatrices.
Au-delà du travail des forces de l’ordre, saluées pour leur vigilance et leur efficacité, cette situation appelle à une réflexion collective sur les causes profondes de ce phénomène. L’urgence d’offrir des alternatives viables à la jeunesse, à travers l’emploi, la formation et l’insertion, devient pressante.
Baye Modou SARR