La Mission d’observation électorale de l’Union Européenne a livré les résultats de son rapport avec les observations, mais aussi les recommandations pour l’amélioration du système électoral pour les échéances futures. Malin Björk et Cie, même s’ils reconnaissent que le processus électoral s’est déroulé sereinement, ont soulevé plusieurs manquements à corriger.
C’est à travers une conférence de presse que la Mission d’observation électorale de l’Union Européenne au Sénégal (Moe UE) a rendu public son rapport final qui contient les principales observations sur l’élection présidentielle du 24 mars, ainsi que des recommandations prioritaires pour les scrutins futurs. Malin Björk, Cheffe de mission, a reconnu que “le scrutin a été bien organisé et s’est déroulé dans le calme” et que “les électeurs ont pu effectuer leur choix librement”, et ce en dépit d’une crise majeure provoquée par l’interruption du processus électoral finalement surmontée “grâce à l’attachement des Sénégalais à l’Etat de droit et à la résilience des institutions”. Selon la cheffe de la mission, “la capacité à mettre en œuvre les préparatifs techniques de manière efficace a été largement reconnue”.
Plus de transparence sur le fichier électoral ou la carte électorale
Sur la base de ses observations, la mission a cependant souligné que le processus électoral pourrait profiter de plus de transparence, notamment sur le fichier électoral ou la carte électorale. “Accroître la transparence nous semble important pour renforcer la crédibilité du processus et l’adhésion des électeurs”, a souligné Mme Björk. C’est pourquoi la Moe UE suggère que les organes de gestion et de supervision des élections publient sans délais et en ligne les informations nécessaires dans des formats facilement accessibles. Pour elle, la publication en temps utile des résultats provisoires et définitifs, bureau de vote par bureau de vote, fait partie des bonnes pratiques internationales.
Faciliter l’inscription des électeurs, via une inscription automatique
L’inclusivité, dont celle des jeunes électeurs, déclare Mme Björk, constitue une autre question soulevée par la mission. Si l’on en croit à la mission d’observation électorale de l’UE, lors des précédents scrutins, près de 50% des jeunes de 18 à 30 ans n’étaient pas inscrits sur les listes électorales, une tendance qui s'est confirmée lors de cette élection. “La question de l’inclusivité et de la participation des jeunes constituera un élément- clé pour les élections à venir”, a souligné la Cheffe observatrice. La mission propose donc de faciliter l’inscription des électeurs, en particulier celle des jeunes adultes, par exemple via une inscription automatique.
Amender les dispositions qui sanctionnent les “fausses nouvelles”
La Moe UE, même si elle reconnaît que la campagne électorale s'est globalement tenue dans une atmosphère sereine, déplore que des restrictions sérieuses à la liberté d’expression et de la presse se soient néanmoins poursuivies pendant la période pré-électorale. “Les suspensions ponctuelles de l’Internet mobile décidées par le gouvernement, ou encore la subsistance dans le Code pénal de peines d’emprisonnement pour les journalistes, constituent des freins indéniables pour l’accès à l’information en période électorale”, a noté Malin Björk. La mission suggère ainsi d’abroger ou d’amender les dispositions qui sanctionnent les “fausses nouvelles” et de les harmoniser avec les normes internationales afin de garantir la liberté d’expression.
Des recommandations pour l’amélioration du système
Pour les recommandations, la Mission d’observation électorale de l’UE en a formulé un total de 22 pour les prochains processus électoraux, dont huit sont jugées prioritaires, notamment la nomination aux organismes électoraux, la transparence du processus, inscription des électeurs, le parrainage des candidats, la publication des résultats, financement de la campagne, l’accès à l’information et la liberté d’expression.
Ndèye Khady D. FALL












