Les hommes du commandant de la Section de recherche (Sr) de la gendarmerie de Dakar-Colobane, Abdou Mbengue, ont réussi, avec brio, à tirer enfin les vers du nez à A. Sarr, alias Mame Gor, mari de la défunte Belge. Ce maçon de profession était soupçonné d’être l’auteur de la disparition mystérieuse de son épouse José Christiane Tilemans ; une disparition aux allures de règlement de compte consécutive à une violente dispute conjugale, qui a finalement abouti à une tragédie familiale sur fond de crime crapuleux.
La lumière jaillit enfin dans la ténébreuse affaire de disparition mystérieuse de la défunte Belge répondant au nom de José Christiane Tilemans, grâce au professionnalisme et la maestria des enquêteurs gendarmes de la Section de recherche (Sr) de Colobane, qui ont hérité du dossier d’enquête préliminaire, sur instructions du procureur du Tribunal de grande instance de Thiès, au détriment des flics du commissariat central de la cité du Rail.
C’est le 5 octobre dernier que la ressortissante Belge a été subitement portée disparue au quartier None de Thiès. José Christiane était en effet introuvable depuis des jours, mais elle était aussi devenue injoignable sur son téléphone portable. Qui était tout le temps en messagerie vocale. Une disparition mystérieuse qui était sur toutes les lèvres dans la cité du Rail, tellement la septuagénaire (72 ans) était connue, mais surtout distinguée dans ses récurrentes actions de bienfaisance et de serviabilité à l’endroit des populations locales, qui avaient fini par l’adopter. Car, elle prenait du plaisir à offrir des cadeaux de Noël aux enfants issus de familles pauvres.
La vague d’indignation des Thiessois pousse l’autorité à activer la Section de recherche
La disparition mystérieuse avait alors ameuté tous les Thiessois, qui s’étaient mobilisés comme un seul homme pour retrouver leur bonne Samaritaine européenne. L’affaire avait aussi atterri sur les réseaux sociaux, grâce aux bonnes volontés, aux voisins et autres amis, qui avaient fini d’envahir la toile, via des messages d’alerte et de dénonciation. Un grand élan de solidarité, de sympathie et de compassion dans lequel s’est illustrée une ancienne connaissance de la Belge nommée Fatimata Ndione, alias Yacine Ndione, qui a retracé avec force détails les derniers instants de vie de son «amie intime José» dans une vidéo devenue virale sur les supports sociaux (voir ailleurs).
Les gendarmes héritent du dossier et ciblent le mari comme auteur de la disparition
L’affaire fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un ciel serein et continue de charrier de la salive et de l’encre. Saisis d’une dénonciation, les gendarmes de la Sr de Dakar-Colobane, ayant une compétence nationale, plongent et tentent de reconstituer les pièces du puzzle avec les voisins et membres de la famille de la défunte, notamment le mari A. Sarr, alias Mame Gor. Mais, au fil de l’enquête, la piste du mari se dégage et se précise davantage comme le principal auteur potentiel de la disparition de la vieille Européenne, ceci à la lumière des éléments de preuves matérielles irréfutables des hommes en bleu. Mais, vu que le commissariat central de police de Thiès est déjà sur l’affaire, ils interrompent net leurs investigations, gardent l’arme au pied et laissent dérouler les enquêteurs flics de la cité du Rail, alors qu’ils sont nettement en avance dans le dossier et sont surtout à deux doigts de coincer le mari, avec des pièces à conviction à l’appui.
Ils descendent à Thiès, embarquent le suspect, le cuisinent à la Section de recherche et le confondent
Face à la clameur publique dans l’affaire, les pandores de la Sr, sur instructions du parquet de Thiès, relancent la machine, le samedi 19 octobre dernier, débarquent en commando dans la cité du Rail et procèdent à tout-va à des auditions de personnes, suivies de séances de confrontations. La piste du mari de la défunte se dégage à nouveau. Les gendarmes l’embarquent dans leur véhicule de service, le conduisent à Dakar et le placent en garde à vue dans leurs locaux. Ils le pressent de questions, le lendemain, et le confondent. Ils mettent la pression et l’acculent jusque dans ses derniers retranchements.
Le mari avoue, dit avoir embarqué le corps dans son véhicule et l’avoir enterrée avec ses habits
Le mari disjoncte et crache le morceau. Il reconnait être l’auteur du meurtre de son épouse belge et parle de dispute conjugale au cours de laquelle il lui a donné un violent coup de tête. L’Européenne, dit-il, s’est alors écroulée au sol et a rendu l’âme. Dans cette situation, le jeune maçon de 25 ans s’affole, réalise la gravité de son acte et tente d’effacer les traces du drame familial. Il dit avoir embarqué le corps sans vie de la vieille dame à bord de son véhicule et révélé l’avoir enterrée avec ses habits, clandestinement, dans un endroit au village de Dakhar Mbaye, sis à la sortie de Thiès. Il y conduira ensuite les gendarmes pour constater de visu la boucherie.
Le corps de la Belge exhumé; les restes mortels à A. Le Dantec pour autopsie
Informé, le parquet de la cité du Rail descend sur les lieux et autorise l’exhumation du corps sans vie de la dame, qui était en état de décomposition. Mais, pour déterminer la cause du décès, les restes mortels de la Toubab ont été acheminés à l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins d’une autopsie, aux fins de déterminer la nature du meurtre.
Le meurtre et l’enterrement clandestin visés
En attendant que les hommes en bleu présentent le présumé mari meurtrier devant le parquet de Thiès pour meurtre et enterrement clandestin, les langues continuent de se délier au quartier None de Thiès, où la défunte avait fini de s’installer définitivement après sa retraite dans son pays natal. Elle a fait la connaissance de son bourreau au cours des travaux de construction de sa maison. Elle épousera ensuite le jeune homme, qui vit déjà avec deux autres épouses sénégalaises et est père de huit enfants. L’une de ses épouses et ses enfants vivaient dans la maison construite par la victime qui a accepté de la partager avec eux.
Vieux Père NDIAYE
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