Il était de coutume au Sunugaal d’indexer l’achat des consciences, lorsqu’au moment du vote, des partisans de candidat offraient des billets de banque contre des bulletins des adversaires. Supposant, évidemment sans aucune garantie, que l’électeur soudoyé a bien voté pour le candidat en question. La combine n’a pas toujours marché, puisque dans la solitude de l’isoloir, le citoyen fait librement son choix et peut ramasser autant de bulletins qu’il veut sur place. Méthode surannée s’il en est. Aujourd’hui, la mode est à l’achat de parrainages. Car les promesses de milliers de parrains faites à tout bout de champ par des souteneurs zélés ne reposent en partie que sur cette méthode éculée de l’achat contre espèces sonnantes et trébuchantes. Et bien sûr, nombre de Goorgoorlu paumés vont s’y prêter. Et beaucoup de candidats à la candidature, qui se focaliseront hors des structures partisanes, pour arpenter les lieux publics comme les marchés, risquent de bénéficier de parrainages bâtards, c’est-à-dire susceptibles de se retrouver sur les fiches d’autres candidats. Pour dire qu’à n’en pas douter, les doublons feront florès chez ceux qui opteront pour le parrainage citoyen.
Waa Ji