La finale en nocturne de coupe zonale, opposant l’équipe victorieuse Raam-Daan à l’Asc Ndoxmi (2-1), jeudi 19 décembre 2018, au terrain de football Alassane Djigo de Pikine, a été émaillée de cas d’agression suivis de vols avec usage d’armes blanches. A la fin du match, des malfaiteurs ont infiltré les mouvements de foule et attaqué les passants avec des tessons de bouteille, des machettes, des couteaux et des gourdins. Au cours de leur razzia, ils ont sauvagement malmené un jeune garçon, qui a rendu l’âme au lendemain de son horrible agression.
Des scènes de violences, d’agression et de vol à main armée ayant entraîné mort d’homme ont été signalées, dans la nuit du jeudi au vendredi dernier, vers 00h, dans les rues de Thiaroye Sam-Sam Tally Carreaux et ses environs, après la finale de coupe zonale entre Raam-Daan et Ndoxmi. Au coup de sifflet final de l’arbitre, les férus du ballon rond quittent dans la précipitation les gradins du stade Alassane Djigo de Pikine et prennent la direction de leurs domiciles respectifs. Des malfrats profitent du brouhaha, se fondent dans les masses et s’attaquent aux gens. Ils les malmènent avec leurs armes blanches, les dépouillent de leurs biens matériels et disparaissent dans la nature.
Un véhicule de police repousse les malfrats, qui guettent le retrait des flics et sévissent à nouveau
Face au vacarme, un véhicule de patrouille de la police de Thiaroye, toute sirène hurlante, débarque et se positionne à la station d’essence de Texaco de Pikine. Une manière subtile de dissuader les malfaiteurs et de les contraindre à délocaliser leurs forfaits dans d’autres secteurs. Les flics maintiennent le gyrophare et accompagnent les mouvements de foule jusqu’en dehors de leur domaine de compétence. Mais, après le retrait des limiers de Thiaroye, les brigands reviennent, infiltrent les férus du ballon rond et reprennent leurs activités communément appelées «Small» ou vol organisé par infiltration de foule. Tout y passe. Des téléphones portables aux pochettes pour femme en passant par des portefeuilles de gens.
Les malfaiteurs font plusieurs victimes et leur occasionnent de graves blessures
Quand les agresseurs tombent sur un dur à cuir, ils usent de leurs machettes et autres tessons de bouteille contre lui, s’emparent de ses «affaires» et poursuivent leur razzia. Ils font beaucoup de victimes et de graves blessés. Ces derniers étaient d’ailleurs lundi dernier au commissariat de police de Thiaroye pour faire déclarations d’agression et de vol sur procès-verbal. Ils portaient pour la plupart d’entre eux des stigmates de leurs mésaventures, notamment des bandages sur leur corps. «J’étais sorti de chez moi pour aller acheter de quoi manger chez le Maïga. Je me suis ensuite retiré dans un coin non loin pour prendre mon dîner. Ils m’ont trouvé là-bas et commencé à m’insulter. Ils ont cassé des bouteilles, réclamé mes biens et menacé de sévir avec les tessons. Ils m’ont attaqué, dépouillé et détroussé», a laissé entendre une des nombreuses victimes, qui portait des bandages sur la nuque, le front et le bras.
Les limiers identifient les malfaiteurs, localisent leurs domiciles respectifs et engagent la traque
Une autre victime, dit avoir échappé de justesse à la furie meurtrière des agresseurs et déclare avoir été totalement plumée. Un jeune garçon, moins chanceux, a été sauvagement pris à partie par les brigands qui lui ont asséné des coups à la nuque et au cou. Evacué d’urgence dans un centre hospitalier, l’agressé a succombé à ses blessures le lendemain. Les parents ont alerté la police de Thiaroye, qui a ouvert une enquête et lancé la traque aux auteurs du crime. Les proches du défunt étaient, avant-hier, lundi, au commissariat pour effectuer les formalités d’usage aux fins d’inhumation.
Vieux Père NDIAYE
Le célèbre gang des 3 redoutables brigands multirécidivistes suspecté
Au rythme des dépositions sur procès-verbal des victimes au commissariat de police de Thiaroye, les nombreux cas d’agression et de vol porteraient l’empreinte du célèbre gang des 3 redoutables brigands multirécidivistes. Les victimes soutiennent avoir clairement reconnu leurs agresseurs et pointent un doigt accusateur sur ledit gang des 3. Ces derniers font d’ailleurs l’objet de trois saisines pour des motifs d’agression et vol à main armée contre d’honnêtes citoyens à la police de Thiaroye. Ils étaient auparavant activement recherchés.
Un suspect se rend au commissariat lundi dernier et se constitue prisonnier
Quatre jours après les faits, un individu, dont nous tairons l’identité, pour les besoins de l’enquête préliminaire, s’est rendu tout seul, avant-hier, lundi, dans les locaux du commissariat de police de Thiaroye et s’est constitué prisonnier. Il a fait une déposition sur Pv avant d’être conduit dans la chambre de sûreté pour une garde à vue. Redoutait-il une vendetta des victimes d’agression ou des proches du défunt garçon ? Ou a-t-il été pris de remords ?
Un motard de police, attaqué par une horde d’agresseurs, brandit son arme et sauve sa peau
La scène d’agression du motard de police a été la plus spectaculaire et rocambolesque. Celui-ci a été brusquement envahi par une immense foule, de retour du stade après le match de foot, qui voulait lui faire la peau. Les malfrats se sont violemment attaqués à la moto de service du flic et l’ont fait tomber au sol. Craignant pour sa vie, l’agent de police a dégainé, pointé son arme en l’air et menacé d’ouvrir le feu sur le premier de ses assaillants. Ces derniers ont alors renoncé à leur raid avant de se faufilent entre les véhicules.
V. P. NDIAYE
Pourquoi l’Etat doit interdire les matchs de foot en semi ou en nocturne
L’éradication du phénomène des violences et des cas d’agression et de vol dans les Navétanes passe inéluctablement par l’interdiction de l’organisation des matches de football en semi ou en nocturne dans les stades. Les horaires de ces rencontres de foot constituent en effet du pain béni pour les individus malintentionnés, qui guettent la fin des confrontations sur la pelouse, prennent des armes blanches et s’attaquent aux honnêtes citoyens. Ils infiltrent les férus du ballon rond, traquent des proies à plumer et sévissent. Ils se refilent ensuite leurs butins, se fondent dans les mouvements de foule et disparaissent, ceci à la faveur de l’obscurité de la nuit. D’où l’urgence pour les autorités de réagir et de n’autoriser la tenue des matches de foot qu’en diurne, aux fins de combattre, voire endiguer le fléau. Autrement, les violences dans les Navétanes et avec parfois mort d’homme vont continuer.
V. P. NDIAYE