
L’arrestation de Moustapha Diakhaté continue de susciter le débat. Mbaye Dione s’est lui aussi prononcé à ce sujet, hier, pour inviter les autorités à revoir leur copie. Le secrétaire général de l’Afp déplore le deux poids-deux mesures dans le mode d'enrôlement des dossiers et des décisions y relatives. Pour lui, Moustapha Diakhaté n’est ni un délinquant encore moins un faussaire, il a juste collé «une épithète à une posture des dépositaires du mandat de représentation nationale».
Un autre élan de soutien pour Moustapha Diakhaté. Il s’agit du député Mbaye Dione, qui signale d’emblée que Moustapha Diakhaté «n’est pas un délinquant, un faussaire ayant trahi un mandat de représentation élective».
Le secrétaire général de l’Afp déclare que ce dernier est «poursuivi injustement et illégitimement pour avoir collé une épithète à une posture des dépositaires du mandat de représentation nationale».
M. Dione rappelle «qu'il est attendu de ce régime que les lettres de noblesse soient restituées à notre institution judiciaire, longtemps entamée par les manœuvres à caractère déviant de sa vocation de garant des libertés et de refuge des droits inaliénables». Néanmoins, souligne-t-il, «il est fort regrettable de constater, médusé et hagard, la mainmise de l'exécutif sur l'agenda judiciaire».
Pire, affirme le député, «la flagrance du deux poids-deux mesures dans le mode d'enrôlement des dossiers et des décisions y relatives, est aussi curieuse que la désinvolture par laquelle elle renvoie (…)», dit-il. Avant de poursuivre : «n’a-t-on pas assisté à une parodie judiciaire dans l'affaire dite Azoura Fall, militant du Pastef et proche du Premier ministre Ousmane Sonko ? En effet, nanti d'un soi-disant certificat médical délivré par un médecin militant du Pastef et avec lequel il espérait se soustraire du jugement pour son délit d'injures envers les présidents Bassirou Diomaye Faye et Macky Sall et certains de ses anciens collaborateurs».
Mbaye Dione se demande d’ailleurs «depuis quand une épithète est-elle plus blâmable voire juridiquement condamnable qu'un tombereau d'insanités abreuvées par un proche du Premier ministre à l'endroit des représentants élus du peuple» ?
Pour lui, « le mépris que notre appareil judiciaire manifeste à l'endroit du caractère sacré de la Liberté doit interroger. Il nous faut envisager, dans le cadre de la réforme du système judiciaire, la possibilité de commettre un juge des libertés pour prévenir les enfermements systématiques(…) Elle se complaît dans cet anachronisme vis-à-vis duquel le parquet, par le cordon hiérarchique qui le relie à la chancellerie, et par voie de conséquence au Premier ministre, président du Pastef, à entretenir la confusion entre la politique judiciaire et la judiciarisation des différends politiques».
Le secrétaire général de l’Afp estime qu’il faut en tirer les conséquences politiques qui s'imposent : «Moustapha Diakhaté est un otage politique doublé d'un prisonnier. C’est pourquoi, je lance un appel au président de la République, clé de voute des institutions, pour la libération de Monsieur Moustapha Diakhaté et de toutes les personnes détenues pour délit d’opinion telles que Abdou Nguer, Assane Diouf».
Il suggère une remise en cause du système carcéral comme action de justice visant à sanctionner les délits, infractions et contravention à la loi. Puisque plusieurs jurisconsultes ont prouvé l'inefficacité sociale, de l'absurdité juridique et de l'inconséquence politique qu'est la prison.
Nd. Kh. D. F