Voilà un aspect de la violence politique quelque peu subsidiaire qu’il faut pourtant relever. Combien de vies sont tombées sur les routes des campagnes électorales et des tournées politiques ? Généralement, quand ils sont sur les routes en convoi, les hommes politiques sont à l’origine d’accidents souvent mortels. Et cela n’émeut pas outre mesure. Mais imaginons un instant que les trois victimes de l’accident du convoi de Pastef, avant-hier, soient tombées des heures ou des jours auparavant dans les échauffourées entre partisans de Doudou Ka et ceux de Ousmane Sonko à Ziguinchor. C’était bien dans l’ordre du possible, au vu de la violence des empoignades et des armes utilisées. Et si cela avait été le cas, le tollé aurait été immense et l’émotion vive. Alors, que ces morts sur la route servent de leçon à tous ceux qui se mettront en campagne en vue des prochaines locales. La compétition politique en démocratie, c’est la bataille des idées, le choc des programmes. Et dans cet exercice, nul n’est besoin d’élever la voix, a fortiori de bander les muscles. Que personne n’utilise personne contre personne, mais que personne non plus ne se laisse utiliser par personne quel qu’en soit le prix.
Waa Ji