L’indignation du Conseil national du laïcat a certainement atteint son paroxysme après la dernière sortie du chef du gouvernement lors de la réunion interministérielle sur la préparation de la rentrée 2024-2025. En effet, le Conseil national du laïcat (Cnl), dans un communiqué, «invite le chef du gouvernement à faire montre de plus de respect et de considération à l’endroit de l’enseignement privé catholique basé sur les valeurs évangéliques». Pour lui, «les menaces sont inopérantes. L’Église ne connaît pas la peur».
«L’Église est républicaine et, en matière d’éducation et de formation, elle fonde son action sur la Constitution. Son engagement à cet égard ne saurait être flétri par un arrêté», souligne le communiqué signé par le Dr Philippe Abraham Birane Tine. Le laïcat précise dans le communiqué que «l’intérêt particulier porté par le Gouvernement et le traitement médiatique subséquent fait sur la problématique du port obligatoire de l’uniforme scolaire confortent l’Enseignement privé catholique, précurseur en cette matière, dans sa persévérance à promouvoir l’égal accès de toutes les filles et de tous les fils du pays à l’Éducation, dans une égale dignité que ne sapent ni les différences de conditions socio-économiques, culturelles et religieuses, ni les disparités territoriales». Tout en demeurant ancré dans les principes fondamentaux édictés par la Constitution de l’Etat laïc du Sénégal, le Cnl «encourage, dès lors, tous les établissements privés catholiques du Sénégal, établissements au demeurant tous sénégalais et placés sous la responsabilité des autorités diocésaines que sont les Évêques du Sénégal, à demeurer fermes dans la promotion des valeurs chrétiennes qui fondent leur projet éducatif, dans le respect des principes constitutionnels d’égalité, de liberté, de respect mutuel, au total, du vivre ensemble».
D’ailleurs, le Cnl regrette la persistance dans l’erreur du chef du Gouvernement à considérer les écoles privées catholiques comme des «écoles étrangères’’. «Cet acharnement à stigmatiser l’Enseignement privé catholique est à dénoncer, tant il est étranger aux valeurs culturelles qui cimentent et sédimentent l’exception sénégalaise faite de pluralités vivant en harmonie», lit-on dans la note d’information. Sur ce, le Cnl «invite, par conséquent, tous les fidèles chrétiens, tous les frères et sœurs de toutes confessions religieuses et tous les citoyens épris de justice et de paix, à demeurer vigilants face à ces signaux alarmants qui tendent, à s’y méprendre, à ostraciser la communauté catholique et, partant, à fragiliser la cohésion sociale. Les Chrétiens du Sénégal ne sauraient être considérés comme des citoyens de seconde zone».
Dès lors, le Cnl invite le chef du Gouvernement à faire montre de plus de respect et de considération à l’endroit de l’Enseignement privé catholique basé sur les valeurs évangéliques, car, poursuit le communiqué, «les menaces sont inopérantes. L’Église ne connaît pas la peur. Elle marche dans la Vérité, la Justice et la Paix».
Pour finir, «face aux graves défis multiples et urgents de l’heure, le Cnl engage le gouvernement à ne désormais conjuguer de verbe que celui de l’action pour le bien-être des populations sénégalaises dont il tient le mandat».
Samba THIAM