Le temporel et le spirituel voguent de conserve au Sunugaal depuis la période coloniale. Et si en ces temps lointains le Toubab utilisait plus nos marabouts pour faire avaler sa pilule aux populations, aujourd’hui, c’est plutôt du fifty-fifty ou, mieux, du je-t’aime-moi-non plus entre tenants du pouvoir temporel et leurs vis-à-vis du pouvoir spirituel. Et le Gamou d’hier, commémorant la naissance du prophète de l’islam, est l’une des occasions pour ces deux pouvoirs de se prouver mutuellement qu’ils sont ensemble et partagent le même vivier de citoyens talibés. Néanmoins, si les dirigeants des grandes familles maraboutiques sont généralement du côté du pouvoir politique, certains au sein de ces dites familles peuvent ramer à contre-courant et se mettre du côté de l’opposition politique. Et le cas le plus révélateur est bien celui du guide moral des Moustarchidines. A l’opposition avec le duo pastéfien face à Niangal, le voilà qui, désormais, s’en prend à Koromack tout en voulant caresser dans le sens du poil Serigne Ngoundou. Du déjà vu dans le landernau. En tout cas, au vu du tapis rouge déroulé au tandem chez le Khalife de Tivaouane et lors de la remise de la clé de la Grande mosquée, il était difficile pour Tapha d’agir autrement. Pour dire que les législatives seront très disputées.
Waa Ji