
«Le jeune étudiant sénégalais se porte bien, même si tout est verrouillé». C’est la révélation faite par le président de l’Association des Sénégalais d‘Ukraine, réfugié en Angleterre à cause de la guerre, dit suivre le dossier de Malick Diop de près.
Ibrahima Badiane, résidant 10 ans durant en Ukraine, explique des opérations de séduction de jeunes Sénégalais obnubilés par l’eldorado russe. Joint par téléphone depuis l’Angleterre où il a trouvé refuge depuis son départ de Kiev, il déballe : «je suis toujours en contact avec les autorités. Je comprends la posture du jeune que je considère être tombé dans un piège. Il y a des agents basés en Afrique, plus particulièrement au Sénégal, qui font croire aux jeunes qu’ils peuvent une fois en Ukraine ou en Russie, soit trouver un club de football ou travailler. Du coup, les familles investissent tous leurs biens. Malheureusement, la réalité du terrain est tout autre», fait-il savoir.
A l’en croire, le modus operandi est tellement huilé que la confection de titres de voyage est très rapide. Mais, raconte-t-il, «une fois arrivé en Russie, le jeune se rend compte qu’il était recruté pour aller au front de la guerre. C’est ce que font des structures basées au Sénégal. Il faut que les parents se renseignent avant de laisser partir leurs enfants en Russie. La plupart y vont pour se retrouver au front, même les étudiants ne sont pas épargnés», explique M. Badiane. «Une fois en Russie, ils se rendent compte de la réalité et la plupart ne peuvent plus reculer. Ils sont envoyés en formation pour se retrouver sur le champ de bataille», explique-t-il.
Revenant sur le cas Malick Diop, il souligne : «il faut se féliciter du fait que les Ukrainiens ne l’ont pas tué. Ils veulent montrer dans cette captivité le recrutement international que fait la Russie pour dominer l’Ukraine et gagner la guerre. Il faut signaler qu’il y a beaucoup de nationalités subsahariennes qui se sont engagées dans l’armée russe», informe notre interlocuteur au bout du fil. «Je ne suis pas encore en contact direct avec le jeune Malick Diop, mais tout ce que je peux assurer, c’est qu’il est en paix. Ils savent qu’il n’est pas un militaire assermenté. Leur seul objectif, c’est de montrer à la communauté internationale que la Russie recrute des soldats d’autres nationalités. Le Sénégal et les Sénégalais, ce n’est pas leur cible», précise-t-il.
Ibrahima Badiane en profite pour rassurer les parents de Sénégalais qui étaient en Ukraine. «Il n’y a aucun Sénégalais vivant en Ukraine. Tous les compatriotes ont quitté ce pays. Je n’ai aucune information sur ceux ceux qui vivent en Russie», renseigne Ibrahima Badiane.
BMS