Deux députés de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) en France ont récemment adressé une lettre à Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, exprimant leur préoccupation quant à l’incarcération de Coline Fay au Sénégal. Cette citoyenne française, âgée de 26 ans, a été arrêtée en novembre dernier pour «complot contre l’autorité de l’Etat» lors d’une manifestation à Dakar.
Aurélien Taché (Ecologistes) et Sophia Chikirou (La France Insoumise) ont exprimé dans leur missive une inquiétude croissante pour la jeune femme, soulignant notamment le fait qu’elle a entamé une grève de la faim pendant douze jours. Ils mettent en lumière le pacifisme et l’engagement écologique de Coline Fay, évoquant une détention qu’ils jugent injuste et alarmante.
Les signataires de la lettre s’alarment également d’un «contexte de dérives autoritaires» sous la présidence de Macky Sall. Ils pointent du doigt la répression des voix dissidentes et des mouvements populaires, un climat qui, selon eux, menace les libertés et les droits de l’homme dans le pays. La situation de Coline Fay est présentée comme un exemple symptomatique de cette tension politique.
La lettre appelle Catherine Colonna à une «intervention urgente» pour assurer la libération de Coline Fay et la protection de ses droits fondamentaux. Cette démarche des députés français souligne la complexité des relations diplomatiques et des questions de droits de l’homme dans un contexte international tendu. Elle a été interpellée le 17 novembre dernier devant la Cour suprême en même temps que les nommés El Hadji Barro, Malang Mané, Ibrahima Manga, Ousmane Tamba et Benoit Sambou. Le parquet a demandé contre tous l'ouverture d'une information judiciaire pour "actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique, mais aussi complot contre l'autorité de l'Etat."
Le dossier confié au juge du deuxième cabinet, ils ont été placés sous mandat de dépôt. Pour Coline Fay, en plus des incriminations de base, le parquet a visé le délit de "séjour irrégulier" au Sénégal. Coline Fay animait un groupe au nom de la Jeunesse patriotique du Sénégal (Jps) avec quelque 500 membres.
Les enquêteurs lui reprochent des messages partagés dans ce groupe, notamment de demander aux membres de descendre sur le terrain le jour du 17 novembre et des prises photographiques faites devant la Cour suprême.
Face aux policiers, elle a indiqué que, même si elle n’est pas Sénégalaise, elle "soutient et assume son soutien à Ousmane Sonko."
Samba THIAM