Autant il est impossible d’arrêter la mer avec ses bras, autant contenir les débordements d’un fleuve avec des sacs de sable est une gageure. Pour dire que la solution face à la montée des eaux des fleuves Sunugaal et Gambie, dont les cotes d’alerte sont surveillées comme du lait sur le feu depuis des semaines, est de déplacer les populations riveraines avant qu’il ne soit trop tard. Il ne sert à rien d’attendre le dernier moment, c’est-à-dire que les crues engloutissent les habitations, pour commencer l’exode. Car ce sera alors dans des conditions de précipitation, après que des vies humaines sont peut-être perdues, que du bétail est noyé et que des vivres sont inutilisables. Surtout que les prévisions météorologiques des prochains jours sont porteuses de pluies abondantes. Mais aussi que l’expérience de l’année dernière doit édifier sur l’urgence à prendre les devants. Les autorités locales des zones menacées, épaulées par les forces de défense et de sécurité, doivent aller au-delà des actions de sensibilisation et de prévention. Des espaces sécurisés doivent être rapidement aménagés loin des lits inondables des fleuves, afin d’y inviter toutes les populations dont les habitations sont sous la menace des crues. Gouverner, c’est prévoir.
Waa Ji












