Le collège des délégués de la Cbao a convoqué une autre assemblée générale samedi dernier pour faire au personnel le point de leur rencontre avec la Direction. A l'issue de cette rencontre, ils ont décrété 48h renouvelables à partir de ce lundi.
La Cbao paie 25% des salaires des fonctionnaires de l’Etat : administrateurs civils, inspecteurs de tous bords, forces de défense et de sécurité, enseignants…. C’est la révélation des syndicalistes qui sont en mouvement depuis le 2 octobre dernier. Tout ce beau monde risque de ne pas recevoir le salaire qui pourtant est viré ; mais à cause de la grève des travailleurs, il n’est pas encore positionné pour que les ayants droit passent à la caisse. Un blocage qui risque de durer, car lors de la énième assemblée nationale des travailleurs, les responsables syndicaux ont décrété 48h renouvelables. Ce, même s’ils disent être à la disposition de la Direction pour lever le mot d’ordre à tout moment. En prenant la parole devant ses collègues, Pape Doudou Tounkara, SG du collège des délégués du personnel de Cbao, a fait de fracassantes révélations. «Il y a des salariés qui reçoivent 200.000 F dans une banque. Il y a des agents qui stagnent durant des années au même poste sans avancement. L’Ipm est gérée par un capital humain en lieu et place du Conseil d’administration. C’est inadmissible et, pis, c’est une personne qui gère notre Ipm. Nous devons maintenir la cadence car il ne reste que deux jours à supporter pour avoir gain de cause», a soutenu le syndicaliste devant ses collègues venus répondre massivement à l’assemblée générale convoquée le weekend au siège de la Cnts.
Depuis le 5 octobre, les activités de la Cbao sont perturbées par les syndicats. N’ayant pas gain de cause après leurs discussions avec la Direction, qui d’ailleurs a répondu pour la deuxième fois à une convocation à Rabat, ils ont encore décrété 48 heures renouvelables à compter de ce lundi. Ce qui n’arrange pas la banque, car coïncidant net avec le paiement des salaires de certains fonctionnaires de l’Etat et de certains travailleurs dus ecteur privé. Et pour tordre le bras à la Direction, ils exigent satisfaction de leur plateforme revendicative. «Nous réclamons que toutes les agences ferment ce lundi. Nous exigeons la satisfaction de tous les points et non les quatre points saillants». Pape Doudou Tounkara de galvaniser ses troupes: «c’est une grève générale que nous demandons au niveau de toutes les agences de la Cbao. C’est le thioky fin, c’est pourquoi nous demandons la fermeture de toutes les agences le lundi», lance le syndicaliste.
Tounkara de lassifier les points revendicatifs dans deux catégories : les points factuels, c’est-à-dire non négociables et les points d’accords de principe à régler progressivement. «Les points factuels sont : le relèvement du taux de prime de résultat de l’exercice 2023 de 5 à 7% avec un minimum de 1 million net. Pour 2024, qu’ils le relèvent à 8%. L’augmentation des salaires, pour ceux qui reçoivent moins de 500.000 F, de 200.000 F net. Pour ceux qui font de 501.000 à 750.000 F, une augmentation nette de 150.000 F, les salaires de 750.000 à 1.000.000 F, une augmentation de 100.000 F et pour les salaires supérieurs à 1.000.000 F, nous exigeons une augmentation de 50.000 F. Ce point sur les salaires est non négociable…», liste-il. Selon lui, sans la satisfaction de ces points, point de reprise du chemin des agences.
Pour les points considérés structurants, dont la résolution nécessite du temps et des procédures, Tounkara cite : l’ouverture du capital, le car plan ; des discussions sur la gestion des agences ; la vente des assurances avec des commissions pour les travailleurs ; les crédits au personnel ; la gestion des carrières en mettant en place une charte de mobilité en accord avec le collège des délégués du personnel ; la suppression des classes intermédiaires; la mise en place de la notion d’avancement par ancienneté»…
Baye Modou SARR










