Barthélemy Dias, ancien maire de Dakar, a ouvertement critiqué l’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) de Dakar 2026, lors d’une récente conférence de presse, soulevant un manque de transparence dans l’utilisation des 112 millions d’euros (environ 80 milliards de francs Cfa) destinés à cet événement international. Présidant avant-hier la réunion du conseil des ministres, le président de la République semble avoir pris acte des critiques formulées par Barthélemy Dias. Lors de cette réunion, Bassirou Diomaye Faye a demandé au Premier ministre de, désormais, prendre en main la supervision permanente des préparatifs.
La polémique sur les Jeux olympiques de la jeunesse (Joj) Dakar 2026 soulevée par le maire déchu de la ville de Dakar semble avoir trouvé écho au sommet de l’État. Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République a réaffirmé l’importance stratégique de cet événement et a annoncé des mesures pour en garantir le succès, en réponse implicite aux récentes critiques sur l’organisation et la gestion des fonds alloués. Conscient des enjeux, le chef de l’État a décidé de classer les Joj parmi les actions prioritaires du Gouvernement pour 2025. Il a demandé au Premier ministre de prendre en main la supervision permanente des préparatifs, en collaboration étroite avec le ministre des Sports. «Le président de la République a demandé au Premier ministre d’assurer, désormais, la supervision permanente (avec le ministre chargé des Sports) de toutes les activités, projets et financements relatifs aux Joj Dakar 2026. Il a insisté sur la nécessité de veiller, notamment, à la réception à date de toutes les infrastructures liées à la tenue, pour la première fois en Afrique, des Jeux qui rassemblent les jeunesses du monde», a noté le communiqué, indiquant que cet engagement vise à garantir la coordination et l’efficacité dans la mise en œuvre des projets liés aux Jeux.
Le Président a insisté sur la nécessité de respecter les délais pour la réception des infrastructures indispensables à la tenue des Joj. Cet impératif est d’autant plus crucial que ces Jeux, organisés pour la première fois en Afrique, doivent refléter l’ambition et le rayonnement du Sénégal sur la scène internationale.
Cette réaction du chef de l’État peut être perçue comme une réponse aux préoccupations soulevées par Barthélemy Dias, qui avait dénoncé des dysfonctionnements et un manque de transparence dans la gestion des fonds alloués aux Joj. En effet, lors d’une conférence de presse le 7 janvier dernier, Barthélemy Dias a mis en cause, sans le nommer, le président du Comité olympique et sportif sénégalais (Cnoss) Mamadou Diagna Ndiaye, par ailleurs Président du Comité d'organisation des prochains Jeux olympiques de la jeunesse (Cojoj) 2026 qu’il accuse de dilapider les fonds avec la complicité d’autres acteurs.
Très en verve ce jour-là, Barthélemy Dias, insistant sur le besoin de preuves de bonne gestion, a demandé que les Sénégalais, et en particulier les Dakarois, ne soient pas traités avec mépris. Il a également critiqué les dépenses projetées, notamment les 20 milliards prévus pour les billets d’avion et la nourriture.
Pour Barthélemy Dias, les Joj doivent laisser un héritage durable pour Dakar. Il s’est interrogé sur l’absence d’investissements dans des projets comme l’aménagement de la corniche des Hlm ou le parcours sportif du boulevard de la Gueule-Tapée. Il a également critiqué la focalisation sur la réhabilitation du stade Iba Mar Diop comme seule infrastructure héritée des Joj, jugeant cela insuffisant au regard des ressources mobilisées.
En tout état de cause, la réaction du chef de l’État peut être perçue comme une réponse aux préoccupations soulevées par Barthélemy Dias, qui avait dénoncé des dysfonctionnements et un manque de transparence dans la gestion des fonds alloués aux Joj.
En plaçant les préparatifs sous une supervision directe et en appelant à un suivi rigoureux des projets, le Président cherche à rassurer sur la volonté du Gouvernement de faire de cet événement un succès. C’est dire que les prochaines étapes seront scrutées de près, notamment la gestion des financements et l’achèvement des infrastructures dans les délais impartis, pour garantir une organisation à la hauteur des attentes.
Sidy Djimby NDAO