
La victoire du Sénégal sur l’Angleterre (3-1) le 10 juin dernier a connu une prolongation sur RFI. Le débat a été ramené avec El Hadji Ousseynou Diouf. Connu pour son franc parler, l’ancien numéro 11 de la Tanière a révélé les coulisses du succès du Sénégal et le côté mauvais perdant des Anglais, avant d’aborder l’absence de Sadio Mané. Selon lui, avec le niveau actuel des Lions, une absence à la Coupe du monde rendrait ce rendez-vous insipide.
Les Lions prendront le chemin de la Tanière dès le mois de septembre pour la qualification à la Coupe du monde. Le Sénégal aura deux rencontres cruciales qui pourraient décider du sort pour sa participation aux prochaines joutes mondiaux, contre le Soudan et la RD Congo. A ce propos, El Hadj Diouf, ancien international sénégalais, a déclaré sur Rfi que les Lions n’ont d’autre choix que d’assurer, car ils ne peuvent se permettre de manquer une Coupe du monde.
« Objectif, Coupe du monde 2026 maintenant. Le Sénégal n’a pas le droit de ne pas participer à une Coupe du monde. Avant, je me rappelle, quand on était petit, on se qualifiait à une Coupe d’Afrique, c’était la fête, on sortait dans la rue comme si on avait gagné la Coupe d’Afrique. Ce n’était rien que par les qualifications. Et quand on se qualifiait pour la Coupe du monde, c’était encore pire. »
Et de poursuivre : « on se doit maintenant à chaque Coupe du monde de représenter l’Afrique. Parce qu’aujourd’hui, le Sénégal, c’est une terre de football. Le Sénégal, c’est un centre de formation sérieux. Une Coupe du monde sans le Sénégal, je crois que ça n’aurait pas la même saveur ».
« Sadio, on a toujours besoin de lui »
L’absence de Sadio Mané à ce regroupement de juin a fait couler beaucoup d’encre. Mais Dioufy a tenu à calmer le jeu. Interrogé sur un possible tournant dans le cycle de l’équipe nationale, avec un nouveau sélectionneur et l’absence de Sadio Mané contre l’Angleterre, l’ancien international préfère parler de continuité plutôt que de rupture. « Je ne dirais pas ça. Sadio, on a toujours besoin de lui. Sadio a tellement fait pour notre pays, Sadio, c’est un très grand joueur, un très grand professionnel. Nous, on se dit que si Sadio était là contre l’Angleterre, le score allait être plus salée. Et je crois qu’on est dans la continuité d’Aliou Cissé. Aujourd’hui, Pape Thiaw est le petit-frère d’Aliou Cissé. On l’a pris en réfléchissant, et je crois que la Fédération sénégalaise de football a très bien fait le choix de Pape Thiaw, parce que c’est vachement réfléchi. Et comme j’ai l’habitude de dire, c’est sur la continuité d’Aliou Cissé », a-t-il déclaré sur Rfi.
« La défaite de l’Angleterre fait même plus mal que la nôtre au Qatar »
Enfin la belle victoire du Sénégal face à l’Angleterre a été remise sur la table. Et de l’avis de Diouf, « on a appris de nos erreurs de la Coupe du monde du Qatar. Moi, je crois que la défaite de l’Angleterre fait même plus mal que la nôtre au Qatar ». Il s’explique : « le pourquoi ? Parce que quand, à 1-0, ils marquent, tout le stade était euphorique. On revient, on marque le deuxième, on marque le troisième, et tout le stade se mettait à siffler. Je crois qu’ils ont vécu un moment pas agréable du tout, parce que j’ai été footballeur, je sais comment ça se passe, et je sais comment le public anglais peut être le meilleur fan. Ils peuvent aussi retourner leur veste, comme hier ils l’ont fait ». Il ajoute : « j’ai vu le Sénégal dominer son sujet de A à Z. C’est la première sélection africaine à battre les Anglais. »
Il en a profité pour lancer une pique à Thomas Tuchel qui a jugé excessive la célébration des Lions dans les vestiaires. « Vous savez, ce sont de grands professionnels. Ils étaient contents sur le coup parce qu’il fallait qu’ils fassent ce que personne n’a fait. Le Sénégal a l’habitude, on l’a vu en 2002, on l’avait fait, nous leurs aînés, de choquer le monde pour le match d’ouverture. On leur a dit : ‘’vous aussi, vous pouvez écrire votre propre histoire. C’est le moment de montrer à tout le monde que le football n’est pas anglais’’. Le football est né au Sénégal, pas en Angleterre comme on le dit », martèle-t-il.