Dans ce bras de fer qui oppose les deux syndicats du Crédit mutuel du Sénégal (Cms) au Directeur général Amadou Jean Jacques Diop, un courrier a été adressé au nouveau ministre des Finances et du Budget avec force détails sur les violations du Directeur général afin de trouver une solution rapide à ce différend.
La délégation mixte des organisations syndicales regroupant les deux syndicats du Crédit mutuel du Sénégal (Sdecms et Sntmecac) ne compte pas faire machine arrière dans ce combat qui l’oppose à la Direction générale du Crédit mutuel du Sénégal. Ainsi, après plusieurs courriers échangés avec l’ancien ministre des Finances et du Budget, dans le cadre de ce différend, les syndicalistes du Cms ont décidé de s’inscrire dans la continuité en portant à la connaissance du successeur de Abdoulaye Daouda Diallo tous les griefs qu’ils reprochent au patron du Cms. Dans un courrier daté du 20 octobre dernier, la délégation mixte a détaillé la situation de mauvaise gouvernance qui prévaut au Cms ainsi que les multiples violations perpétrées par leur directeur, Amadou Jean-Jacques Diop. Des dénonciations qui ont motivé, d’après les éléments du courrier à notre possession, la venue de la commission bancaire de l’Umoa au mois de juillet 2021. Seulement, le rapport censé faire l’objet de partage avec les services compétents pour la prise en charge des différentes recommandations, se désolent les syndicalistes, a été gardé sous scellés par Amadou Jean-Jacques Diop en complicité avec le Pca de l’Union des caisses du Crédit mutuel, Alpha Ndaw.
Nomination illégale du Directeur
Pourtant, de l'avis de la délégation mixte, la nomination du Directeur est illégale. «Les statuts actuels du Cms validés en 2017 par le premier Administrateur provisoire, Mamadou Ndiaye, stipulent en leur article 42 que le Directeur général est nommé par le Conseil d’administration pour un mandat de trois ans renouvelable une seule fois après évaluation jugée satisfaisante. Or, Amadou Jean-Jacques Diop n’a jusque-là fait preuve que d’un contrat de travail à durée indéterminée en violation des statuts précités pour asseoir sa légalité au Cms. Amadou Jean-Jacques Diop ne dispose à ce jour d’aucun mandat social délivré par le Conseil d’administration en conformité avec nos statuts lui permettant d’occuper la fonction de Directeur général du Cms», expliquent les syndicalistes dans le courrier ; avant d’accuser le Directeur général d’avoir procédé, en violation des dispositions de l’article précité, à la modification des textes afin de les conformer à sa situation irrégulière. Cependant, la délégation mixte rappelle que les statuts du Cms ont un caractère d’ordre général et impersonnel ; donc ne sauraient être modifiés.
Entrave à la liberté syndicale
Les rédacteurs du courrier accusent aussi le directeur du Cms de faire entrave à la liberté syndicale faute de produire des réponses documentées pour faire face à leurs allégations. Et, pour faire taire les syndicalistes, il verse dans des affections arbitraires, la rétention des primes, en plus des tentatives de licenciements. Autant de violations à l’origine de la démotivation notée au sein du personnel. Ce qui entraîne une importante dégradation des agrégats de l’institution avec un portefeuille à risque qui a franchi la barre des 30 milliards, alors que le Cms compte plus de 1,3 million de sociétaires-clients et 1200 salariés. Face à cette gestion gabegique qui risque de plomber le Cms, la délégation mixte attend du ministre des Finances et du Budget une solution rapide pour la préservation de l’institution. Par ailleurs, outre cette lettre adressée au ministre Amadou Moustapha Ba, une autre a été également envoyée le 17 octobre dernier au Directeur général du Travail et de la Sécurité sociale avec la notification des 13 points du différend qui oppose le Directeur général du Cms et les deux syndicats.
M. CISS