La situation préoccupante de l’Université Alioune Diop de Bambey a fait réagir le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal, section enseignement supérieur et recherche (Sudes-Esr Uad). Selon ce syndicat, l’université n’a besoin que d’un plan d’urgence pour résoudre cette situation préoccupante.
« Une gestion inadéquate de la crise universitaire ». C’est le constat amer fait par le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal, section enseignement supérieur et recherche (Sudes-Esr Uad). Ce dit syndicat déchire sans complaisance le communiqué n°37 du 13 mai 2025 du Conseil académique de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uad) et propose : « l’Uad a aujourd’hui simplement besoin d’un plan d’urgence, et il est temps de s’y atteler sérieusement et définitivement dans l’unité avec toutes les composantes de l’Uad ». Dans un communiqué le Sudes se désolidarise de la décision jugée radicale des autorités universitaires de Bambey. « A la lecture du communiqué n°37 du 13 mai 2025 du Conseil académique, le Sudes-Esr Uad tient à exprimer ses vives préoccupations sur la situation sécuritaire à l’Uad et son indignation face à des mesures inappropriées pour rétablir rapidement les conditions d’un climat apaisé pour une meilleure continuité des enseignements. Il semble que l'histoire récente des crises universitaires ne nous a pas appris grand-chose », lit-on dans le texte.
Toutefois, le syndicat note que les étudiants ne constituent pas le problème, ils cherchent à leur manière à obtenir des solutions et de meilleures conditions d’apprentissage. Le véritable problème trouve son origine dans les nombreuses promesses non tenues de la tutelle et les effectifs pléthoriques orientés à l’Uad chaque année sans accompagnements socio-pédagogiques. Malgré tout, lit-on, le Sudes Uad condamne toutes violences de tout bord et de toute forme.
Selon le communiqué du Sudes, une clarification s’impose quant au calendrier universitaire maintenu en vigueur. « S'agit-il de l’année 2023-2024 ou de 2024-2025 ? lequel est concerné ? Car si c'est la dernière année, il fallait aussi prendre la responsabilité d'imposer en même temps la session unique et des semestres de moins de 6 ou 5 semaines. Nous espérons que les UFR privilégieront des décisions fondées sur des considérations pédagogiques, plutôt que sur des logiques politiques. Certains objectifs purement politiques et qualifiés de pédagogiques à l’instar de la normalisation de l'année universitaire devrait être remise à une année ultérieurement plus favorable », explique le communiqué qui révèle la position du Sudes dans cette crise universitaire.
Cependant, le Sudes note que la perturbation du calendrier universitaire ne doit pas être imputée aux étudiants. Le syndicat indexe aussi les autres couches. « Il faut rappeler que les perturbations notées cette année ne sont pas uniquement dues aux manifestations d'étudiants, les enseignants permanents et vacataires y ont aussi contribué, chaque catégorie sociale avait ses raisons, les étudiants aussi. Il est donc essentiel de continuer à privilégier un dialogue permanent et la concertation, plutôt que d’opter pour des mesures unilatérales et radicales, qui risquent d’être contre-productives ».
Le Sudes rappelle aux autorités universitaires que « la présence des forces de l’ordre n’a jamais permis d’assurer la continuité sereine des enseignements. Le respect des franchises universitaires demeure un principe fondamental, qu’il convient de préserver avec la plus grande rigueur », conclut le syndicat qui invite tous les acteurs en conflit autour d’une table pour sauver l’année universitaire déjà perturbée.
Baye Modou SARR