Dans sa volonté de lutter contre la criminalité transnationale organisée, le Sénégal s’intéresse de plus en plus au programme du Système d'information de la police de l'Afrique de l'Ouest (Wapis) d’Interpol, dont la phase actuelle vise à consolider le système dans les quatre pays pilotes à savoir le Bénin, le Ghana, le Mali et le Niger, et à poser les bases de la mise en œuvre dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
C’est dans ce cadre qu’une délégation de l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) est arrivée dans notre pays qui, même s’il fait des efforts considérables, se trouve dans une région affectée par des crimes tels que le trafic de drogue, le trafic d'êtres humains et le terrorisme. Après la rencontre avec le ministre sénégalais de l’Intérieur, Interpol a salué une entrevue fructueuse. «Rencontre fructueuse aujourd'hui avec le ministre de l'Intérieur du Sénégal, Aly Ngouille Ndiaye. Il a exprimé l'engagement et le soutien total du gouvernement sénégalais pour l'implémentation de Wapis», a salué Interpol, photo à l’appui, à travers son compte tweeter officiel.
Wapis est un programme d’Interpol mis en œuvre à trois niveaux : national, régional et mondial. L'objectif global du programme est de renforcer l'échange d'informations et la coordination entre les services répressifs de la région. Ceci est essentiel pour lutter contre les crimes qui affectent actuellement la région, tels que le trafic de drogue, le trafic d'êtres humains et le terrorisme.
Au niveau national, le programme fournira aux autorités répressives locales un système électronique d'information de la police nationale leur permettant de créer, gérer et partager des fichiers liés aux crimes et délits. Les données incluront : affaires criminelles et événements ; suspects, victimes et témoins ; poursuite judiciaire ; armes et objets, véhicules et documents d'identité.
Alors qu’au niveau régional, les systèmes nationaux seront mis en réseau dans une plateforme régionale de partage d'informations pour la police. Cela permettra l'échange instantané de données policières autorisées entre les pays de la région, renforçant ainsi la coopération et l'action rapide de la police. «Un autre avantage de ce système centralisé est que la police pourra collecter plus facilement les statistiques sur la criminalité et analyser les tendances qui affectent la région. Les idées seront utilisées pour développer des stratégies anti-crime efficaces», espèrent les experts.
Ces derniers ajoutent qu’avec un tel procédé, les agents pourront partager les données nationales autorisées à l'échelle mondiale et effectuer des contrôles sur les bases de données d'Interpol. «Cette capacité a le potentiel de révéler des liens entre des crimes et des criminels, qui n'auraient jamais été possibles auparavant. Par exemple, un policier effectuant une vérification de son nom sur un ressortissant soupçonné de trafic de drogue peut apprendre que l'individu est recherché par un autre pays, au-delà de la région, pour des activités criminelles similaires», expliquent-ils.
Ce programme qui a été entièrement financé par l'Union européenne a une phase actuelle qui vise à consolider le système dans les quatre pays pilotes et à poser les bases de la mise en œuvre dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest. En effet, le programme cherche à renforcer la coopération avec le G5 Sahel et ses États membres, ce qui comprend également le lancement de la mise en place d'un système d'information de la police nationale de type Wapis au Tchad.
Sidy Djimby NDAO