Conflit entre les parents d’élèves et les établissements privés, interdiction du port du voile à Sainte Jeanne d’Arc, déficit de tables-bancs dans les écoles sont entre autres sujets soulevés par les députés à l’occasion du passage du ministre de l'Education nationale à l’Assemblée nationale pour défendre son budget.
Le conflit entre certains établissements privés et les parents d’élèves a été évoqué, hier, à l'hémicycle lors du passage du ministre de l'Education nationale, Mamadou Talla. «Des enfants sont restés chez eux et ça interpelle l’Etat, d'autant plus que – même si c’est insuffisant - l'Etat a fait ce qu'il devait faire. Donc, l'Etat a son mot à dire», fait d’emblée remarquer Aïda Mbodj, qui révèle dans la foulée une autre violation de la Constitution et de la loi d’orientation sur l’éducation et de la formation.
Port du voile, le problème demeure à Sainte Jeanne d'Arc
Il s’agit, dit-elle, de l’interdiction du port du voile de l’institut Sainte Jeanne d'Arc. «Vous nous avez donné des assurances, mais le problème demeure. Les autorités de cette institution ont refusé la réinscription de ces filles violées. A l'établissement Don Bosco de Nord-Foire, le même problème se pose. Une fille qui avait déjà démarré ses cours a été renvoyée», ajoute la parlementaire qui invite l’Etat à mettre un terme à ce problème.
Anna Poupaye Gomis rectifie Aida Mbodj sur l’interdiction du voile
Suite aux révélations de Aïda Mbodj sur l'interdiction du port du voile, la députée de Guédiawaye, Anna Poupaye Gomis, est montée au créneau pour s’inscrire en faux contre cette remarque. «L'enseignement privé catholique n’a jamais interdit le port du voile, mais lutte contre certains comportements contraires à la vie en communauté au sein de ces établissements. Ce n’est pas le voile qui est interdit, c'est l'isolement de ces élèves voilées qui ont tendance à rester entre elles. Le Sénégal est un pays laïc et personne ne peut aller sans l’autre», précise la parlementaire qui rappelle que l’Eglise est certes muette, mais elle a des voix pour défendre sa cause.
Diop Decroix bénit les abris provisoires pour un large accès à l’éducation
Mamadou Diop Decroix, contrairement à beaucoup de ses collègues qui ont plaidé pour la résorption des abris provisoires, a opposé son désaccord. En effet, même s’il réfute les abris provisoires définitifs, il estime cependant qu’ils doivent être encouragés. «S’il ne dépendait que de moi, toutes les places à palabre du pays seraient érigées en lieu d'apprentissage scolaire pour que tout enfant ait accès à l’éducation, d’ici cinq ans», plaide le député, d'autant plus que, dit-il, plus de 1,5 million d'enfants n’ont pas accès à l’école, cette année.
Cheikh Abdou Mbacké Bara : «sur les 500 milliards du budget, plus de 400 milliards sont destinés aux enseignants»
Poursuivant, Mamadou Decroix a révélé que le budget du ministère de l'Education nationale est insuffisant pour régler les nombreux problèmes du secteur. «Le budget est important, mais même multiplié par dix, je ne crois pas que ces problèmes seraient réglés», fait remarquer le patron de And-Jëf. Son collègue de l’opposition, Cheikh Abdou Mbacké Bara, a également décrié la modicité du budget de Mamadou Talla. A l’en croire, sur les 500 milliards du budget, plus de 400 milliards sont destinés aux enseignants. Ce qui lui fait dire qu’il reste un montant dérisoire pour satisfaire toutes les doléances soulevées par les parlementaires.
Issa Sall : «si on soustrait les charges de personnel de votre budget, il ne vous reste que 80 milliards»
«On parle de budget, mais en réalité, vous n’avez pas de budget. Si on soustrait les charges de personnel de votre budget, il ne vous reste que 80 milliards et tout le monde vous demande des écoles, des tables-bancs etc., martèle le non-inscrit Issa Sall, avant que le député de Bokk Gis-Gis ne revienne à la charge pour un plaidoyer en faveur de l’enseignement coranique. Et, c’est pour demander l’ouverture des 64 daaras modernes réalisés par l'Etat avant la fin de ce mois de décembre.
Déficit d’enseignants et de tables-bancs
La pléthore des effectifs, le déficit d’enseignants et de tables-bancs sont un casse-tête dans plusieurs localités du pays. Selon Mamadou Diaw, le Fouta a enregistré un déficit de 363 enseignants et de 6227 tables-bancs. Yéya Diallo évalue le gap de tables-bancs à 10.000 dans le département de Tivaouane. Elle a aussi déploré le sureffectif des salles au lycée Serigne Ababacar Sy dont les 20 classes de seconde comptent environ entre 60 et 70 élèves par classe. Suffisant pour solliciter un autre lycée à Tivaouane. Même son de cloche chez Abdou Aziz Diop qui a déploré la pléthore d’élèves au lycée de Richard-Toll où l’on note la présence de 75 élèves par classe. Aminata Kanté fixe la barre plus haut avec un effectif de 102 élèves par classe. Sira Ndiaye, Awa Niang, Fatou Sène… n’ont pas été en reste pour décrier l’insuffisance de tables-bancs dans les écoles de leurs localités. Selon la jeune parlementaire, Marème Soda Ndiaye, ce gap de tables-bancs est estimé à 330.000. Or, à l’en croire, l'Etat ne compte injecter cette année que 25.000 tables-bancs. Ce qui lui fait dire qu'à ce rythme, il faut 12 ans pour résorber ce déficit.
Toussaint Manga propose la série scientifique pour tous les élèves
Dans son intervention, Toussaint Manga a révélé que le Sénégal regorge de beaucoup de littéraires et que la tendance devrait être renversée. A cet effet, il a invité l’Etat à encourager les élèves à opter pour les filières scientifiques. Mieux, il propose que tous les élèves fassent les séries scientifiques en seconde et en première avant d’opter pour une série de leur choix une fois en terminale. Le député Issa Sall également a fait le plaidoyer des séries scientifiques dans son intervention. «Le nombre de scientifiques bacheliers est très faible dans ce pays. Quand on parle de taux de réussite de moins de 50% pour le Sénégal, ailleurs on a 90%. Avoir le Bac, ce n'est forcément pas pour aller à l'université, mais pour avoir des connaissances. Donc, faisons en sorte que ces enfants puissent avoir leur Bac et faire ce qu'ils veulent faire», indique le député qui plaide pour «une forte introduction des nouvelles technologies et de l’anglais dans le système éducatif», parce qu'en dehors de l’informatique et de l’anglais, vous êtes un analphabète.
Moussa CISS
Le conflit entre certains établissements privés et les parents d’élèves a été évoqué, hier, à l'hémicycle lors du passage du ministre de l'Education nationale, Mamadou Talla. «Des enfants sont restés chez eux et ça interpelle l’Etat, d'autant plus que – même si c’est insuffisant - l'Etat a fait ce qu'il devait faire. Donc, l'Etat a son mot à dire», fait d’emblée remarquer Aïda Mbodj, qui révèle dans la foulée une autre violation de la Constitution et de la loi d’orientation sur l’éducation et de la formation.
Port du voile, le problème demeure à Sainte Jeanne d'Arc
Il s’agit, dit-elle, de l’interdiction du port du voile de l’institut Sainte Jeanne d'Arc. «Vous nous avez donné des assurances, mais le problème demeure. Les autorités de cette institution ont refusé la réinscription de ces filles violées. A l'établissement Don Bosco de Nord-Foire, le même problème se pose. Une fille qui avait déjà démarré ses cours a été renvoyée», ajoute la parlementaire qui invite l’Etat à mettre un terme à ce problème.
Anna Poupaye Gomis rectifie Aida Mbodj sur l’interdiction du voile
Suite aux révélations de Aïda Mbodj sur l'interdiction du port du voile, la députée de Guédiawaye, Anna Poupaye Gomis, est montée au créneau pour s’inscrire en faux contre cette remarque. «L'enseignement privé catholique n’a jamais interdit le port du voile, mais lutte contre certains comportements contraires à la vie en communauté au sein de ces établissements. Ce n’est pas le voile qui est interdit, c'est l'isolement de ces élèves voilées qui ont tendance à rester entre elles. Le Sénégal est un pays laïc et personne ne peut aller sans l’autre», précise la parlementaire qui rappelle que l’Eglise est certes muette, mais elle a des voix pour défendre sa cause.
Diop Decroix bénit les abris provisoires pour un large accès à l’éducation
Mamadou Diop Decroix, contrairement à beaucoup de ses collègues qui ont plaidé pour la résorption des abris provisoires, a opposé son désaccord. En effet, même s’il réfute les abris provisoires définitifs, il estime cependant qu’ils doivent être encouragés. «S’il ne dépendait que de moi, toutes les places à palabre du pays seraient érigées en lieu d'apprentissage scolaire pour que tout enfant ait accès à l’éducation, d’ici cinq ans», plaide le député, d'autant plus que, dit-il, plus de 1,5 million d'enfants n’ont pas accès à l’école, cette année.
Cheikh Abdou Mbacké Bara : «sur les 500 milliards du budget, plus de 400 milliards sont destinés aux enseignants»
Poursuivant, Mamadou Decroix a révélé que le budget du ministère de l'Education nationale est insuffisant pour régler les nombreux problèmes du secteur. «Le budget est important, mais même multiplié par dix, je ne crois pas que ces problèmes seraient réglés», fait remarquer le patron de And-Jëf. Son collègue de l’opposition, Cheikh Abdou Mbacké Bara, a également décrié la modicité du budget de Mamadou Talla. A l’en croire, sur les 500 milliards du budget, plus de 400 milliards sont destinés aux enseignants. Ce qui lui fait dire qu’il reste un montant dérisoire pour satisfaire toutes les doléances soulevées par les parlementaires.
Issa Sall : «si on soustrait les charges de personnel de votre budget, il ne vous reste que 80 milliards»
«On parle de budget, mais en réalité, vous n’avez pas de budget. Si on soustrait les charges de personnel de votre budget, il ne vous reste que 80 milliards et tout le monde vous demande des écoles, des tables-bancs etc., martèle le non-inscrit Issa Sall, avant que le député de Bokk Gis-Gis ne revienne à la charge pour un plaidoyer en faveur de l’enseignement coranique. Et, c’est pour demander l’ouverture des 64 daaras modernes réalisés par l'Etat avant la fin de ce mois de décembre.
Déficit d’enseignants et de tables-bancs
La pléthore des effectifs, le déficit d’enseignants et de tables-bancs sont un casse-tête dans plusieurs localités du pays. Selon Mamadou Diaw, le Fouta a enregistré un déficit de 363 enseignants et de 6227 tables-bancs. Yéya Diallo évalue le gap de tables-bancs à 10.000 dans le département de Tivaouane. Elle a aussi déploré le sureffectif des salles au lycée Serigne Ababacar Sy dont les 20 classes de seconde comptent environ entre 60 et 70 élèves par classe. Suffisant pour solliciter un autre lycée à Tivaouane. Même son de cloche chez Abdou Aziz Diop qui a déploré la pléthore d’élèves au lycée de Richard-Toll où l’on note la présence de 75 élèves par classe. Aminata Kanté fixe la barre plus haut avec un effectif de 102 élèves par classe. Sira Ndiaye, Awa Niang, Fatou Sène… n’ont pas été en reste pour décrier l’insuffisance de tables-bancs dans les écoles de leurs localités. Selon la jeune parlementaire, Marème Soda Ndiaye, ce gap de tables-bancs est estimé à 330.000. Or, à l’en croire, l'Etat ne compte injecter cette année que 25.000 tables-bancs. Ce qui lui fait dire qu'à ce rythme, il faut 12 ans pour résorber ce déficit.
Toussaint Manga propose la série scientifique pour tous les élèves
Dans son intervention, Toussaint Manga a révélé que le Sénégal regorge de beaucoup de littéraires et que la tendance devrait être renversée. A cet effet, il a invité l’Etat à encourager les élèves à opter pour les filières scientifiques. Mieux, il propose que tous les élèves fassent les séries scientifiques en seconde et en première avant d’opter pour une série de leur choix une fois en terminale. Le député Issa Sall également a fait le plaidoyer des séries scientifiques dans son intervention. «Le nombre de scientifiques bacheliers est très faible dans ce pays. Quand on parle de taux de réussite de moins de 50% pour le Sénégal, ailleurs on a 90%. Avoir le Bac, ce n'est forcément pas pour aller à l'université, mais pour avoir des connaissances. Donc, faisons en sorte que ces enfants puissent avoir leur Bac et faire ce qu'ils veulent faire», indique le député qui plaide pour «une forte introduction des nouvelles technologies et de l’anglais dans le système éducatif», parce qu'en dehors de l’informatique et de l’anglais, vous êtes un analphabète.
Moussa CISS
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