Macky Sall risque d’être conduit devant la Haute cour de justice pour avoir trahi sa fonction. C’est du moins le vœu de la coalition Yewwi Askan Wi. En conférence de presse hier, Ousmane Sonko et ses camarades ont annoncé qu’une pétition serait lancée à ce dessein. Yewwi Askan Wi est revenue sur l’affaire Djibril Ngom contre qui la coalition a déposé une plainte pour escroquerie, faux et usage de faux.
Djibril Ngom va répondre à la justice. Le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi, chargé des opérations électorales, a soutenu avoir déposé une plainte contre lui. En effet d’après Déthié Fall, il est impensable de laisser passer cette affaire. «Comme nous l'avons annoncé, nous allons le poursuivre jusqu'au bout et il est hors de question pour une coalition qui veut changer ce pays et travailler dans une certaine vertu, travailler dans la dignité, faire une transformation structurelle profonde, de laisser des Sénégalais qui n'ont pas compris les enjeux du moment et qui ne sont pas des exemples, poursuivre leur forfait. Nous irons avec les avocats jusqu'au bout pour que justice soit faite», a-t-il soutenu.
Déthié Fall : «on a constaté déjà des tentatives de fraudes, des tentatives de musèlement de l'opposition dans certaines zones»
D’après Déthié Fall, les tentatives de fraudes sur les listes électorales sont nombreuses sur l’étendue du territoire. En effet, d’après lui, peu de cartes d’électeurs sont sorties alors que des milliers de jeunes ont fait leurs dépôts.«On a constaté déjà des tentatives de fraudes, des tentatives de musèlement de l'opposition dans certaines zones comme Ziguinchor. Ils sont des milliers de primo votants lors de la révision exceptionnelle des listes électorales, à aller s'inscrire, mais quand nos plénipotentiaires sont partis, malheureusement, seulement quelques centaines de cartes sont disponibles. Ce qui veut dire qu'ils ont commencé la machine de fraude à ce niveau-là, mais ça ne passera», a constaté le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi.
Ousmane Sonko : «nous avons décidé de lancer cette pétition pour recueillir le maximum de signatures des Sénégalais et saisir l’Assemblée nationale»
Et pis, ajoute Déthié Fall, sur plusieurs zones, les listes de la coalition n’ont pas été publiées, à quelques jours des élections.«C'est le cas à Saint-Louis, à Dakar dans le département de Pikine. C'est le cas au niveau de Bambey dans la commune de Lambaye. Le plus grave, c'est le cas du département de Matam, jusqu'ici aucune liste de Yewwi Askan Wi n'est affichée», regrette-t-il.
Dans tous ses états, Yewwi projette de traduire Macky Sall devant la Haute cour de justice. En effet, d’après Ousmane Sonko, une pétition même sera lancée très prochainement, pour que le chef de l’État soit sanctionné à la hauteur de ses agissements.«Nous avons décidé de lancer cette pétition pour recueillir le maximum de signatures des Sénégalais et saisir l’Assemblée nationale», a annoncé Ousmane Sonko. Qui poursuit : «Macky Sall sera conduit devant la Haute cour de justice pour avoir trahi sa fonction, pour avoir déshonoré nos institutions et pour avoir trahi son serment».
Et pour le leader du Pastef, visiblement très décidé, il n’y aura aucune dérogation. Et aucune négociation avec le chef de l’État ne sera entamée, comme ce qu’il avait refusé à ses opposants.
Ousmane Sonko sur le retour du poste de PM : «qu’il veuille le remettre en place, cela ne nous concerne guère»
«Les gens viennent nous voir souvent pour nous dire qu’il faut lui aménager une porte de sortie. Il faut discuter. Il faut le rassurer. Mais lui, avait-il aménagé une porte de sortie à Abdoulaye Wade ? La porte de sortie, c’était l’emprisonnement de son fils, la Crei et je ne sais quoi. Nous sommes dans un pays de droit. C’est le peuple sénégalais qui choisit librement. Celui qu’on choisit, il exerce le mandat. S’il l’a exercé en bon père de famille, il termine son mandat et rentre en citoyen respecté et respectable. S’il ne l’a pas fait, il rend compte et si Macky Sall ne l’a pas fait, il rendra compte», a-t-il laisse entendre.
Pour Sonko, le retour du poste de Premier ministre ne nécessite pas de débat. En effet, pour le chef de file du Pastef, cette affaire ne les intéresse point. «Quand il a voulu enlever le poste de Premier ministre, il n’a averti personne. Donc, aujourd’hui qu’il veut le remettre en place, cela ne nous concerne guère. J’ai même entendu dire qu’il veut nommer Khalifa Sall comme Premier ministre», lâche-t-il dans un fou rire. Avant de se retourner vers l’ex maire de Dakar en lui disant : « Monsieur le Premier Ministre, il ne faut pas m’oublier».
Khalifa Sall, dans sa déclaration, est revenu sur l’actualité, notamment la crise au sein des différents campus scolaires. En outre, il a évoqué la cherté de la vie. Il a par la suite appelé les Sénégalais à une unité et une cohésion sociale pour faire face au régime.
Khalifa Sall : «qu'un étudiant manifeste, c’est tout à fait normal, naturel et compréhensible»
«La vie est chère, le loyer pareil. Le projet de budget a montré que l'inflation était à 4%. La population doit prendre ce qui lui revient parce que ceux qui nous dirigent n'ont pas le temps que pour leurs préoccupations. Nous devons montrer à l'Etat que sa gestion est très mauvaise. Beaucoup de personnes ont perdu leur travail récemment avec les problèmes qu'ont rencontrés les dirigeants des entreprises de publicité. Le peu que les gens ont, l'Etat le détruit», a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : «l'actualité aujourd’hui, c'est l’affaire des étudiants, attaqués et battus par les forces de l'ordre sans justification. Des jeunes à qui on a donné des repas pas sains ont bien le droit de manifester, de dire que c'est mauvais, qu’ils sont mécontents. Qu'un étudiant manifeste, c’est tout à fait normal, naturel et compréhensible. Nous sommes solidaires de ce combat. Que les citoyens fassent pareil, face à tous les maux».
Khadidjatou DIAKHATE
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