Une quinzaine de jours après la clôture des travaux du dialogue national, certains des acteurs qui y ont pris part ont encore repris les conclaves. En effet, parmi les 270 recommandations issues des travaux du dialogue national, figurait la mise en place d’un comité de suivi. C’est donc cette structure qui va tenter de régler certains points non abordés ou non consensuels durant ce dialogue. Pour sa deuxième réunion tenue hier, le comité de suivi a acté le changement de l’article 87 de la constitution, relatif à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Heureusement pour les députés, nous sommes à presque six mois de la présidentielle. Sinon, le Président Macky Sall pourrait certainement envisager la dissolution du parlement sans aucune restriction. En effet, dans le prolongement des retombées du dialogue national, le comité de suivi mis en place a acté hier la position consensuelle des différents pôles sur la nécessité de changer l’article 87 de la constitution sénégalaise, qui traite les conditions de la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est dans cette perspective qu’ils sont tombés d’accord pour enlever l’alinéa 2 de l’article 87, qui stipule : «Toutefois, la dissolution ne peut intervenir durant les deux premières années de législature».
L’article en question donne désormais au président de la République le droit de dissoudre le parlement bien avant les deux premières années de la législature. «Le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale (…)». Tout comme les articles L29 et L30, le changement de l’article 87 de la constitution va lui aussi passer à l’Assemblée nationale pour être entériné.
Accès de l’opposition aux médias publics
Entre autres questions abordées par le comité de suivi, il y a l’accès aux médias publics pour les acteurs politiques de l’opposition. Ces derniers, qui estiment que les médias publics concentrent toutes leurs ressources sur le régime et ses partisans, veulent bénéficier eux aussi des mêmes privilèges. Les discussions ont été ouvertes dans ce sens, mais la proposition réservée en attendant la prochaine réunion.
Statut du chef de l’opposition renvoyé à vendredi
Le comité de suivi a aussi abordé le statut de l’opposition. Après avoir défini les conditions de désignation du chef de l’opposition, lors du dialogue national, qui placent le candidat arrivé deuxième lors de la dernière présidentielle sur le trône, il s’agit maintenant de définir les droit et devoir du chef de l’opposition. Notre source nous fait savoir que tout comme l’accès aux médias publics, cette question qui nécessite la réécriture de la loi 81-17 attendra elle aussi la prochaine réunion prévue le vendredi prochain.
Des questions renvoyées à l’après-présidentielle 2024
S’agissant de la question relative au cumul de fonction, la majorité et les non-alignés ont plaidé pour le statu quo, l’opposition étant indécise, le comité a donc convenu de renvoyer la question au prochain dialogue. Pour les points concernant l’audit du fichier électoral et le bulletin unique, les membres du comité de suivi ont préféré renvoyer à l’après 2024.
Ndèye Khady DIOUF












