
Le département de Podor souffre. En conférence de presse hier, les populations regroupées autour de quatre mouvements : Mvt ko Hen Min Njey, Codim et le mouvement Podor va mal, ont attiré l’attention des autorités sur la situation difficile que vit leur département depuis des décennies.
Malgré les nombreux cris de cœur de ses populations, Podor reste un département à plusieurs maux. Face à la presse, hier, les Podorois ont dénoncé la situation difficile que traverse leur ville, notamment le «chômage endémique des jeunes laissés en rade dans les politiques de développement comme la Der/Fj, l’Anpej, etc. S’y ajoute la situation que vivent nos paysans faute d’aménagements agricoles viables», explique Lamine Ba, porte-parole du jour. Les conséquences de cette situation sont le fait que les cuvettes Salde-Wallah, Pété, Madina Ndiatbé, Ngalenka, Tarédji sont aujourd’hui quasiment à l’abandon. A cela s’ajoute que les paysans, endettés, ne peuvent aller en campagne de contre-saison hivernale.
Côté santé, c’est la catastrophe, d’après les populations. En effet, les hôpitaux ne disposent pas de plateau technique moderne et performant, capable d’offrir des soins de qualité. «Sans scanner dans les différents établissements hospitaliers, les malades de Podor atteints d’Avc sont obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour rallier Saint-Louis, Louga, voire Dakar pour bénéficier d’une prise en charge correcte. Construit en 1977, l’hôpital de Ndioum ne dispose toujours pas de scanner. Nous ne pouvons comprendre, malgré la forte représentation de Podor dans le gouvernement et au niveau des sociétés nationales, que le département continue de sombrer dans une indigence chronique et peine à prendre son envol», se désole Lamine Ba.
Ce dernier n’a pas manqué d’attirer l’attention des autorités sur les pratiques de Comasel car, depuis son installation, les populations des zones comme Siwre et environnants souffrent terriblement avec son système de recharge et d’abonnement. «Ces populations ne demandent ni plus ni moins qu’à être alignées sur le système Woyofal, comme tous les Sénégalais», soutient-il.
Les populations podoroises rappellent que tout n’est pas noir dans le tableau qu’elles peignent de leur département. Il y a malgré tout du positif. «Le désenclavement de l’île à Morphil est aujourd’hui une réalité. Ce, depuis l’accession au pouvoir du président de la République. Nous ne pouvons non plus passer sous silence l’installation d’unités de transformation laitière dans la zone sylvopastorale».
Khadidjatou D. GAYE