Si voilée est l’anagramme de violée, c’en est aussi en quelque sorte l’antonyme, l’opposition. Car, même si cela existe, une voilée violée serait des plus incongrues. Et si tout viol est répréhensible, le voile constitue un antidote à la tentation du pervers. Alors, la sécurité que ressent la femme derrière son voile, vis-à-vis du regard agressif du mâle, est un justificatif social qui vient corroborer la prescription religieuse. Et les nonnes qui se destinent au Seigneur, quelle que soit leur congrégation, peuvent-elles derrière leur voile ordonner à des congénères musulmanes de mettre bas leur hijab ? Non, non et non. Alors, quand en France le procédé passe au forceps, après des années de débats tendus, peut-on au Sunugaal, où la majorité musulmane et la minorité chrétienne se respectent mutuellement, incruster cette réglementation contraire aux lois du pays et qui casse un modus vivendi jamais ébranlé ? En tout cas, la responsabilité de l’Etat est convoquée à faire respecter les lois de la République, mais surtout à œuvrer à maintenir les équilibres entre des communautés qui ne peuvent être attachées à un terroir et dont les membres partagent les mêmes familles.
Waa Ji
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