La façon dont le colon français a rapporté notre histoire, à partir de sa position de domination, ne nous a jamais agréés, même si nous étions obligés de l’apprendre comme telle à l’école. Nos ancêtres ne sont pas des Gaulois et la Marseillaise ne nous concerne pas. Particulièrement ceux d’entre nous nés après les indépendances et qui ont besoin de repères les rattachant à leurs origines. Aussi, le projet de réécrire l’Histoire générale du Sunugaal ne peut que paraître bénéfique. Sauf que les Sunugaaliens ne s’accorderont jamais sur le déroulé des évènements qui jalonnent leur passé, surtout pendant cette fenêtre de la colonisation. Ceux dont les grands-parents ont fricoté avec l’occupant et bénéficié d’avantages pérennisés refuseront d’être cloués au pilori de la collaboration. Mais, l’autre aspect, beaucoup plus insidieux, est celui actuellement à la Une et touchant à la fibre religieuse, précisément confrérique. Chacun voulant tirer le turban à soi, les rédacteurs ont du mouron à se faire, puisqu’ils seront taxés de parti pris, quels que soient les arguments qu’ils auront étalés. Alors, ne vaut-il pas mieux tout enterrer et se contenter officiellement de la version originale coloniale ?
Waa Ji
Waa Ji