Même si le sabre rendu au Sunugaal (pourquoi pas au Mali ?) n’a jamais appartenu à El Hadj Oumar Tall, il aura eu le mérite de susciter un regain d’intérêt pour le patrimoine historique subtilisé par le colon. Et dans cette ambiance de nationalisme à fleur de peau, l’idée avancée par Alioune Tine pour un rapatriement des restes de Aline Sitoé Diatta, morte en exil à Tombouctou, doit avoir des jambes. Car la «Jeanne d’Arc» d’Afrique a bien marqué son temps. Et même si son combat était circonscrit à son terroir, il revêt une dimension national et africain. Adepte de la désobéissance civile vis-à-vis de l’autorité coloniale, Aline Sitoé Diatta prônait le refus de payer l’impôt, le rejet de la culture de l’arachide au profit du riz et de ne pas s’enrôler dans l’armée. Son aura avait fini par faire de l’ombre à l’occupant français et elle fut arrêtée et finalement déportée. Morte très jeune à 24 ans, Aline est de la race des femmes de Nder, de Ndaté Yalla et autre Djeumbeut Mbodj. Pour dire qu’aujourd’hui, le Sunugaal devrait œuvrer à sortir de l’anonymat cette héroïne de la résistance à la colonisation, en demandant au Mali le retour de sa dépouille à Kabrousse, dans sa Casamance natale.
Waa Ji
Waa Ji