Des obsèques nationales pour Bruno Diatta, serviteur de l’Etat qui a traversé les régimes sunugaaliens, ne doivent assurément pas servir uniquement à marquer la solennité de l’hommage de la République. Dans le contexte actuel de délitement politique, où les positions des uns et des autres s’éloignent inéluctablement, rien de mieux que cette occasion pour combler les fossés. Cela est possible, à condition que la volonté soit franche. Les Présidents Njool Diouf, Njomboor Wade et Niangal Sall, dont forcément des secrets sont définitivement scellés avec la disparition de Bruno Diatta, se doivent d’enseigner à la Nation l’exemplarité du comportement de ce grand commis. Et comme la plupart des acteurs actuels de la scène politique sont ou ont été témoins de cette posture exemplaire, il faut, comme cela a été le cas lors des disparitions de Lamine Koura Guèye, puis de Léo Poète, que les discours soient de réarmement moral. Même si Bruno Diatta n’a pas eu la carrure de ces deux-là, ses obsèques peuvent avoir une portée que n’ont pas eue celles de Senghor et Guèye. Oui, si elles sont le déclic d’une «nouvelle conversation nationale», comme y appelle l’ancien ministre Cheikh Tidiane Gadio.
Waa Ji
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