La guerre entre le rail et la route, jusque-là larvée, est désormais lancée à plein régime. L’occasion faisant le larron, c’est le grand Magal de Touba qui constitue le prétexte. Celui d’ouvrir à la circulation la nouvelle autoroute «Ila Touba» et de bloquer les trains qui, depuis toujours, ont transporté des milliers de pèlerins vers la ville sainte. Résultat des courses : les cheminots du Petit train bleu, qui comptaient sur le Magal pour renflouer leurs caisses, ont entamé une grève de protestation. Mais cela risque d’être un moindre mal, face à la ruée des cars de transport sur cette infrastructure autoroutière, avec les risques quintuplés d’accidents, du fait de la vitesse, de l’état souvent défectueux des véhicules et de l’inconscience des chauffards. Pour tout dire, l’engorgement prévisible de la Nationale 3 va pousser sur «Ila Touba» tous ceux qui sont mus par l’appât du gain et qui ont besoin de faire plusieurs rotations. Faudra-t-il alors limiter la vitesse sur l’autoroute, voie rapide par excellence ? La question mérite d’être posée et tranchée, afin de préserver nombre de vies qui risquent d’être exposées, le temps de ce weekend de dévotion.
Waa Ji
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