Le grand bleu n’avale plus uniquement les pêcheurs téméraires, qui l’arpentent sur de frêles esquifs sans gilet de sauvetage, et les migrants en quête d’un mieux-être, suicidaires candidats au «Barça ou Barsax». En plus de ceux-là, ses lames aspirent sur les plages de la Grande Côte les jeunes vacanciers venus décompresser après une rude année scolaire. Et c’est comme si la mort, dans cette forme impromptue et révoltante, a fini de prendre ses quartiers dans Ndakaaru et sa banlieue. Les meurtres gratuits ou pour des raisons fallacieuses ne suffisent plus. Il faut également qu’un tribut, chaque année beaucoup plus important, soit payé par l’insouciance de jeunes désœuvrés, l’irresponsabilité de parents et le laxisme des pouvoirs publics. Dix (10) jeunes sont morts noyés, en l’espace d’un weekend, et ça n’émeut personne outre mesure, sinon leurs parents et proches. Pour dire qu’il est grand temps que ces plages dangereuses soient fermées et surveillées jour et nuit. Car, parce qu’on a privatisé le bord de mer, là où les plages sont sûres, les jeunes risquent leur vie dans des zones de baignade mortelle. Oui, il est grand temps d’arrêter l’hécatombe.
Waa Ji
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