Quand on est obnubilé par le nombre de voix qui fera de soi l’heureux élu de la présidentielle de dimanche prochain, on s’extasie forcément devant les foules qui s’agglutinent en masses difformes autour de soi. Autour des caravanes et dans les stades et places publiques où se tiennent les meetings, les candidats mesurent à l’aune de la foule présente le score qui leur reviendra au soir du 24 février. Douce tromperie que s’auto-flagellent ces messieurs, en pensant qu’une corrélation existe entre ceux qui sont autour d’eux et ceux qui mettront leur bulletin dans l’urne le jour du vote. En effet, les candidats sont menés en bateau par leurs affidés, responsables locaux qui déplacent sur des kilomètres des populations pour les exposer aux yeux de leur mentor. Véritable poudre aux yeux de ce dernier, dont le réveil risque d’être brutal à l’énoncé des résultats. Car, l’impression qui se dégage est que ce sont les mêmes populations qui, successivement, reçoivent les différents candidats, pour quelques sous. Aussi, comme dit André Suarès : «La foule est la bête élémentaire dont l’instinct est partout, la pensée nulle part».
Waa Ji
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