La chose électorale à Sunugaal a toujours vécu de consensus, du moins depuis qu’une démocratie plus réelle que formelle a cours dans ce pays, au début des années 90. Or, la distribution actuelle des cartes dans le jeu en direction de la présidentielle de février 2019 semble démontrer que le croupier regarde les dessous des cartons avant de les servir, réservant le joker à son mentor. Même que les autres joueurs, parce qu’ils savent son parti pris manifeste, l’ont disqualifié depuis belle lurette, en vain. Alors, que l’un d’eux ait quitté la table, afin d’œuvrer au respect des bonnes règles du jeu, suffira-t-il à modifier la donne, même si d’aucuns adhèrent à son projet ? Il faudra nécessairement que le maître du jeu instruise le croupier à lâcher du lest, à enlever ses œillères pour une vue plus panoramique de la table de jeu. Ce minima, parce que chat échaudé craignant l’eau froide, ne suffisant pas à convaincre, la solution radicale et ultime serait de tout bonnement changer le croupier, en évitant que l’on puisse dire à son remplaçant : si ce n’est toi, c’est donc ton frère. Ce qui aurait sans nul doute un air de déjà-vu coloré en beige-marron.
Waa Ji
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