Le Sunugaal pourrait ne pas être trop verni, face à cette folle tendance à utiliser des nervis en service de sécurité, qui ont plus la propension à semer le désordre. Et le laisser-faire des autorités sécuritaires, qui prend parfois des allures de complicité, est gros de dangers de règlement de comptes et de vendetta incontrôlables. Il est donc grand temps de crier haro sur le baudet, avant qu’il ne soit vraiment trop tard. Il ne faudrait pas que l’Etat sous-traite son monopole de la violence. Car, l’image insoutenable de hordes armées, sortes de milices aux couleurs de partis, s’affrontant à l’arme à feu ou à coups de machette, pourrait ne plus être que d’Epinal, c’est-à-dire juste un cliché, pour s’incruster dans nos réalités quotidiennes. Parce que les prémices sont bien là, palpables et nul ne s’en émeut outre mesure. Des civils armés qui tirent sur d’autres civils, les bastonnent ; des étudiants qui s’entretuent ; des manifestants qui incendient des maisons, entre autres. Sous l’atonie inexplicable des forces de l’ordre. Les Sunugaaliens ont longtemps pensé que cela n’arrivait qu’aux autres, mais si l’on n’y prend garde, les jours, semaines et mois à venir risquent d’être bien sombres.
Waa Ji
Waa Ji